Début 1999, les quatre cents serveurs du ministère de la Culture commencent à devenir sérieusement obsolètes. Les fonctions de communication ?” messagerie, etc. ?” sont, à l’époque, prises en charge par des PowerPC Bull sous AIX, et les serveurs de fichiers tournent sur des plates-formes Intel pilotées par Windows NT. Menée par Bruno Mannoni, directeur des systèmes d’information, l’équipe informatique décide de faire d’une pierre deux coups en faisant évoluer ce parc hétérogène, tant au niveau matériel que logiciel, vers une plate-forme cible unique et standard.“Notre choix s’est tout de suite porté sur un système d’exploitation libre. Nous en avions déjà testés quelques-uns et étions donc confiants sur les aspects fiabilité, performances et sécurité”, explique Bruno Mannoni. Le ministère disposait de nombreuses compétences Unix en interne, et les économies potentielles de cette migration n’étaient pas négligeables. “Nous avons pu remplacer des serveurs à 30 000 euros par des machines standards à 3 000 euros, et les économies de coût de licence se chiffrent à 100 000 euros sur l’ensemble du projet”, constate aujourd’hui Bruno Mannoni.Pas question, cependant, de se lancer dans l’aventure Linux sans se livrer préalablement à une étude technique sérieuse. L’équipe réalise donc des tests de montée en charge “grandeur réelle” pendant trois mois. Les conclusions sont sans équivoque : Windows NT plante au moins une fois par semaine, alors que les Unix ne sont pas redémarrés une seule fois. Linux étant clairement plus performant que Windows NT à plate-forme égale, il est donc retenu. Le ministère met au point un plan de migration graduelle et lance un appel d’offres exposant les différentes particularités de la plate-forme : pas besoin d’interface graphique de type KDE ou Gnome, exigences fonctionnelles axées autour de services réseaux et de serveurs de fichiers, etc.“Notre premier critère de choix n’a pas été la qualité de la distribution, mais plutôt la capacité de l’éditeur à nous en fournir une sur mesure, adaptée à nos particularités techniques et fonctionnelles”, se souvient Bruno Mannoni. Paradoxalement, Red Hat et Suse ne répondent pas à l’appel d’offres. Et c’est finalement Mandrake ?” une distribution française ?” qui est choisie.
500 000 euros d’économie
“Il est fondamental de tailler le système d’exploitation sur mesure”, insiste Bruno Mannoni. Dans le cas du ministère de la Culture, cette personnalisation aura coûté 30 000 euros. Un investissement plus que rentable, car il fiabilise les plates-formes tout au long de leur cycle d’exploitation et simplifie leur administration. En outre, conçue sur mesure par le distributeur, elle engage sa responsabilité en matière de support et de maintenance.Trois ans et demi après le lancement de l’opération, il ne reste plus qu’une centaine de machines à faire migrer. Et le bilan s’avère très positif. “Nous avons économisé plus de 500 000 euros. Les plates-formes sont d’une robustesse et d’une fiabilité à toute épreuve. Et les équipes informatiques sont naturellement motivées par ce genre de projet”, conclut Bruno Mannoni. Fort de ce succès, le ministère de la Culture ?” qui utilise aussi Apache, Squid, Sendmail, Zope, PHP, MySQL et bien d’autres logiciels libres ?” envisage de faire migrer ses serveurs d’applications multiprocesseurs AIX encore en place vers Linux.
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