La vie joue parfois de drôles de tours. En 1968, Yves de Saint Jacob termine maths spé et s’apprête à intégrer une école d’ingénieurs. Las ! Mai 1968 le happe, et le jeune homme choisit de troquer sa casquette de scientifique pour celle d’apprenti journaliste. Il entre au Centre de formation des journalistes, et débute à l’AFP en 1971.
Trente ans plus tard, l’homme n’a pas quitté l’agence de presse… mais revient à ses premières amours. Début décembre, il sera, à 53 ans, le directeur du développement multimédia de l’AFP, et se plongera dans un univers composé de journalistes, “ littéraires, peu adaptables, méfiants vis-à-vis des nouvelles technologies ” et parfois en grève, mais aussi d’ingénieurs, “ rassurants par leur rationalisme, leur sens de l’organisation et leur refus de se laisser gagner par le stress“.Car le stress, celui qui fut reporter en Afghanistan lors du retrait soviétique et rédacteur en chef central pendant les événements du Rwanda, en a eu assez. “ Difficile de rester zen quand l’un de vos envoyés spéciaux vous appelle en pleine nuit pour vous dire qu’il est en danger de mort.” Au département multimédia, l’atmosphère est plus sereine, mais les enjeux sont réels : “ Mon nouveau stress, ce sera celui du résultat financier. ” L’AFP réalise 6 % de son chiffre d’affaires grâce à ses activités multimédias, soit 14,6 millions d’euros (95,7 millions de francs), et vise une progression annuelle de 5 %. Yves de Saint Jacob veut mettre l’accent sur le développement international (les produits multimédias traduits en huit langues) et l’information économique et financière (AFPfinances. net sera lancé à la fin de l’année). Mais son grand projet, c’est l’internet mobile : “Je vais mettre en place des groupes de travail pour étudier l’adaptation de nos services à la troisième génération de mobiles. ” L’AFP sans fil, qui l’eût cru ?
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