Spécialisée dans la gestion des flux logistiques, la société toulousaine LPR (Logistics Packaging Return [ex-La Palette Rouge]) loue des emballages aux multinationales pour transporter leurs marchandises depuis leurs entrepôts jusqu’à ceux de leurs clients.Ainsi, plusieurs grands groupes de l’industrie agroalimentaire utilisent ses palettes pour acheminer leurs produits jusqu’aux hypermarchés qui les commercialiseront. LPR fournit ses emballages à ses clients, puis les récupère chez les clients de ses clients. Il s’ensuit une très forte activité de gestion de flux logistiques, une tâche d’autant plus complexe à assurer que le groupe est amené à étendre ses prestations à toute l’Europe pour satisfaire les demandes de ses clients.
Bannir les développements anarchiques
Cette croissance a posé un problème de taille à LPR, son système d’information (SI) constituant un frein important. Peu flexible, il n’offrait pas d’accès satisfaisant aux acteurs extérieurs (clients, partenaires…). De plus, pour pallier son manque de flexibilité fonctionnelle, des applications périphériques architecturées autour de la base de données Access tendaient à se multiplier.Le SI représentant l’outil de production principal de l’entreprise, il a été décidé, il y a deux ans et demi, de le refondre complètement
Un contrat unique pour la réalisation et l’infogérance
Dans un premier temps, LPR a établi un cahier des charges assez détaillé de ses besoins : ouverture aux acteurs extérieurs, saisie et suivi des commandes sur internet, disponibilité 24h/24, automatisation des tâches administratives, optimisation des circuits logistiques, de la relance et du taux de collecte… En avril 2000, un appel d’offres est alors lancé, incluant la conception du nouveau SI et sa gestion ultérieure en infogérance.“Nous avons regroupé le développement de l’application, le matériel à fournir et les services d’infogérance au sein d’un seul contrat, de façon à obtenir un meilleur coût global de possession et à nous assurer du bon fonctionnement de notre nouveau SI”, souligne Patrick Sigwalt, directeur des systèmes d’information de LPR. Parmi les grands éditeurs et constructeurs informatiques qui se sont mobilisés pour répondre à cet appel d’offres figuraient Hewlett-Packard, IBM, Intentia, Oracle et SAP.Après avoir écarté une solution 100 % SAP, une partie du métier se révélant trop spécifique pour un progiciel, LPR a dû choisir entre les trios IBM/ SAP/Valtech et HP/Oracle/Unilog. En décembre 2000, il a finalement opté pour la première solution, laquelle s’appuie sur le progiciel SAP R/3 et sur la plate-forme IBM WebSphere. Le prestataire Valtech, quant à lui, a assuré la réalisation du portail e-business, en collaboration avec IBM.Le progiciel R/3 se charge de la gestion commerciale, financière et des stocks, ainsi que du contrôle de gestion et de l’optimisation logistique. De son côté, la plate-forme d’IBM prend en compte l’ouverture du SI aux clients et partenaires via le portail e-business, ainsi que les tâches métier non incluses dans SAP R/3.Parmi ces dernières figure la gestion des points de collecte, qui implique de connaître les clients de ses clients. L’interface entre SAP R/3 et IBM WebSphere s’effectue à l’aide d’un connecteur qui recourt à une cinquantaine de BAPI (Business API) de SAP. La base de données utilisée avec WebSphere est DB2 d’IBM. La sécurité du SI et l’annuaire des utilisateurs ont également été gérés avec des produits de Big Blue.Le projet comprenait la conception des pages HTML (graphismes et navigation) et de l’application Java associée. Pendant un an, cinq salariés de Valtech et deux ou trois spécialistes d’IBM ont travaillé à sa réalisation.
Une phase de mise au point s’est imposée
Valtech a adapté le processus RUP (Rational Unified Process) afin de prendre en compte les trois étapes du développement : la partie web, l’ingénierie e-business et l’intégration par connecteur avec SAP. Ainsi, les uses cases UML (cas d’utilisation, bases de la modélisation UML) ont été modélisés en tenant compte de cette intégration. Une matrice de traçabilité e-business/BAPI SAP a été générée.La mise en production du nouveau SI de LPR s’est effectuée sans encombre fin 2001, sur deux machines RS/6000 biprocesseurs. L’une accueille le progiciel SAP R/3, l’autre le serveur d’application WebSphere, la base DB2 et l’annuaire LDAP. L’accès au réseau internet est mutualisé chez IBM (coupe-feu, zone DMZ, second coupe-feu…).Si aucun incident majeur n’a été à déplorer, en revanche, de nombreux petits problèmes ont été rencontrés vis-à-vis des données gérées par le progiciel R/3. Du côté de l’application Web-Sphere, un réglage des paramètres de configuration s’est révélé nécessaire pour optimiser les performances.Toute la production informatique est infogérée chez IBM, à Paris. En mettant son SI en infogérance, LPR sous-traite les tâches sans valeur et abaisse les risques liés (sécurité, continuité de service, sauvegarde…), tout en profitant des compétences de spécialistes et de coûts fortement réduits grâce à la mutualisation apportée par ce système.Les utilisateurs semblent avoir réservé un bon accueil au nouveau SI de LPR. Les clients y accèdent afin de passer en ligne leurs commandes d’emballage. Quant aux prestataires externes, chargés d’assurer la mise à disposition, la récupération et la réparation éventuelle des palettes, ils s’y connectent pour récupérer les collectes à effectuer, indiquer celles qui sont réalisées… Le spécialiste de la logistique dispose ainsi d’une base de données régulièrement à jour, sans ressaisie des informations en interne.
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