Les Français
exclus de l’Internet rapide pestent déjà beaucoup, et risquent de continuer à le faire à la lecture des chiffres dévoilés ce vendredi matin par l’Autorité de régulation des
télécommunications (ART). Ceux-ci, obtenus avec la coopération des FAI, confirment que le haut-débit se déploie à vitesse grand V dans notre pays.Sur 11 millions d’abonnements français à Internet, au 30 juin dernier, près de 5 millions concernent des accès à haut-débit, soit un doublement par rapport à juillet 2003. En décembre 2003, la part des abonnements câble
ou ADSL atteignait 34 % (3,6 millions) du total. Elle s’établit aujourd’hui à 45 %.Le régulateur des télécoms estime qu’au rythme actuel, d’environ 500 000 nouveaux accès chaque trimestre, le parc haut-débit avoisinera les 6 millions d’ici à la fin de l’année. Le parc bas-débit, lui, continue
logiquement de diminuer mois après mois.Cette vitalité est le fait de l’ADSL, véritable vedette du haut-débit, avec 92 % de parts de marché. Le câble, l’autre technologie haut-débit, ne comptabilisait, en juin dernier, que 425 000 lignes.
‘ Le réseau de cuivre de l’opérateur historique est, de manière paradoxale, le principal vecteur de la concurrence ‘, note l’ART, qui dit être placé ‘ dans une situation de
responsabilité atypique en Europe ‘.Selon le régulateur, la France pointe au 7e rang européen pour le taux de pénétration du haut-débit au sein de la population, derrière le champion, les Pays-Bas (près de 16 %), et des contrées comme le
Danemark, la Suède ainsi que la Belgique. Mais le pays fait mieux que ses ‘ grands voisins ‘ que sont l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. Au nombre de lignes DSL, l’Hexagone détient la
2e place européenne et la 6e place mondiale.
Le cap du million de lignes dégroupées franchi
La France peut même revendiquer la plus haute marche sur le podium européen du dégroupage DSL, avec 20 % des lignes DSL dégroupées par des concurrents de France Télécom. ‘ Certes, l’Allemagne est devant nous
en nombre total de lignes dégroupées, mais outre-Rhin, le dégroupage sert surtout pour la téléphonie ‘, précise l’ART.Au 1er octobre dernier, la France a passé le million de lignes dégroupées (1 050 000 lignes très précisément). Pour l’essentiel, il s’agit de dégroupage partiel (ADSL seul). Le dégroupage total (voix,
ADSL, abonnement) n’affiche, pour le moment, que 51 000 lignes, mais on note un véritable envol depuis le mois d’août dernier.La vitalité du haut-débit en France a permis des baisses de prix importantes. A la mi-2002, le 1 Mbit/s était proposé dans une fourchette entre 85 et 40 euros. Deux ans plus tard, il se commercialise entre 45 et 20 euros.
Le 512 kbit/s, lui, se vendait entre 45 et 30 euros en 2002, contre 20 à 35 euros cette année.L’ART souhaite que le haut-débit continue sa conquête du territoire. L’Autorité rappelle avoir autorisé la mise en place de l’ADSL 2+ dans le réseau de France Télécom, pour une amélioration des débits, ainsi que l’offre baptisée
ADSL Max, qui permet de débrider le débit vendu par France Télécom aux FAI.Le régulateur évoque aussi le Re-ADSL (Reach Extended ADSL). Cette technologie, en cours d’expérimentation jusqu’au début 2005, permettra de délivrer l’ADSL sur plus de lignes téléphoniques, grâce à une amélioration
de la portée. Autre innovation à venir : l’ouverture au dégroupage des sous-répartiteurs téléphoniques, qui devrait favoriser les opérateurs alternatifs. Aujourd’hui, treize départements (Lot, Gers, Hautes-Alpes, etc.) sont encore et toujours
vierges de tout dégroupage.
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