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Un internaute sur deux achète sur la Toile

Le chiffre d’affaires du commerce électronique français a atteint 7,4 milliards d’euros en 2005, selon l’Acsel. Des marges de croissance existent encore, grâce à la progression du haut-débit ou à l’implantation à
l’étranger.

A force d’entendre que le commerce électronique allait connaître le succès, la chose devait bien finir par arriver. De l’avis des cybermarchands, l’e-commerce ne s’est jamais si bien porté. Dans l’Hexagone, plus d’un internaute sur deux
fait aujourd’hui des emplettes sur la Toile, d’après une étude de Médiamétrie, présentée à l’occasion du bilan annuel de l’Association pour le commerce et les services en lignes (Acsel). En un an, le nombre d’acheteurs en ligne a grimpé de 10,6 à
13,4 millions. Il croît 2,5 fois plus vite que le nombre d’internautes, estimé aujourd’hui à 26,2 millions.Du fait de cette progression, d’après le panel de l’Acsel basé sur l’activité de ses 27 membres historiques, les ventes sur Internet se montent pour 2005 à 2,9 milliards. Soit une progression de 49 % par rapport à l’année
précédente. Les projections de l’association lui permettent d’affirmer que le commerce électronique en France (hors produits et services financiers) pèse désormais quelque 7,4 milliards d’euros.Le boom du commerce en ligne a beaucoup profité à des vendeurs d’un genre un peu particulier, ceux focalisés sur le ‘ C to C ‘, c’est-à-dire du consommateur vers le consommateur.
‘ Les internautes achètent de plus de plus. Sur le C to C, nous avons enregistré une croissance globale de 100 % en décembre pour une audience en augmentation de 80 %
seulement ‘,
commente Pierre-Kociusko-Morizet, PDG de PriceMinister. Le nombre de visiteurs uniques du site de produits neufs et d’occasion est passé de 2,2 millions en novembre 2004 à 3,8 millions un an après.
C’est l’une des plus fortes progressions en audience du commerce électronique, avec celle d’eBay ou encore de Vente-privée. ‘ Avec les enchères ou les clubs privés, Internet a apporté d’autres modes de consommation qui sont totalement passés dans les m?”urs. On entre dans l’e-commerce 2.0 ! ‘, s’amuse
François-Xavier Hussher, directeur du pôle Internet de Médiamétrie.

Les abonnés à l’ADSL aiment acheter en ligne

De l’aveu des cybermarchands, le commerce sur Internet bénéficierait encore de beaux relais de croissance. Ainsi, le problème de confiance dans la sécurisation des achats ne se poserait plus. Si bien que 30 % des internautes qui
n’ont pas encore franchi le pas de l’e-commerce déclarent avoir confiance dans ce mode de consommation. D’après Médiamétrie, 1,1 million d’entre eux auraient l’intention de tenter l’expérience dans les six prochains mois.Le développement du haut-débit, qui compte 9 millions d’abonnés en France selon l’Arcep, serait synonyme de lendemains qui chantent. ‘ Les ventes en ligne n’ont pas fini de profiter de l’ADSL. Le haut-débit
continue de progresser. Ses abonnés sont des acheteurs actifs. Ils consomment en ligne 1,3 fois plus que les utilisateurs du bas-débit ‘,
commente François-Xavier Hussher. Les abonnés à l’ADSL sont également plus
réguliers dans leurs achats : 37 % d’entre eux ont passé commande au cours du dernier mois, contre 27 % tous internautes confondus.L’export devrait également permettre au commerce électronique français d’engranger des ressources complémentaires. ‘ Un site d’e-commerce sur deux commercialise ses produits hors de France. En forte proportion
vers des pays de même langue ou proches géographiquement. Cette tendance est à la hausse ‘,
commente Corinne Lejbowicz, directeur général du site de consommation Leguide.com. Ainsi, 45,5 % des sites nationaux ont ouvert
une déclinaison de leur plate-forme vers la Belgique, 40 % vers l’Allemagne, le Luxembourg ou l’Espagne. Par exemple, le site d’électronique grand public Pixmania est désormais présent dans plus de vingt pays. RueduCommerce, pour sa part,
ambitionne de s’implanter en Italie et en Espagne.A l’avenir, le nombre des professionnels de l’e-commerce devrait encore progresser. Ils sont actuellement 5 670 à proposer services et produits en ligne contre 3 730 il y a trois ans. Henri de Maublanc, président de l’Acsel,
attend notamment l’arrivée d’acteurs de poids : ‘ La grande distribution va massivement investir Internet en 2006. Les ventes de produits bruns, blancs ou gris représentent un chiffre d’affaires de 1,2 milliard
d’euros en ligne. Autant d’argent que les consommateurs ne dépensent pas dans les enseignes physiques. ‘

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Hélène Puel