- Une nouvelle ère pour les sociétés de services
- Les multiples retombées géopolitiques des révolutions arabes
- Un volontarisme affiché en matière d’offshore
- La volonté d’entreprendre toujours d’actualité
- Un gisement de compétences mal exploité
Coincée entre le Maroc et la Tunisie, l’Algérie a du mal à exister. En 1969, elle disposait pourtant de la première SSII africaine, ayant créé l’Entreprise nationale des systèmes informatiques (Ensi). Mais la “ décennie noire ” ? le conflit entre l’armée et divers groupes islamistes durant les années 90 ? a freiné, voire arrêté, le développement. A la différence de ses voisins, l’Etat n’affiche pas non plus la même volonté politique de promouvoir une culture de services, l’économie reposant, avant tout, sur les hydrocarbures et l’agriculture. Le cadre fiscal est pourtant là. Les exportateurs de services sont exonérés de l’impôt sur les bénéfices et le coût du travail y est sensiblement plus attractif. En revanche, le pays pèche au niveau des infrastructures, regrette Nassim Kerdjoudj, PDG de Net-Skills. “ La connexion internet coûte encore très cher, et le mètre carré de bureau en tour d’affaires se paie en moyenne 20 à 25 euros. ” Loin des 8 à 9 euros pratiqués à Casanearshore.L’importance du marché domestique détourne aussi les entreprises locales des technologies de l’information de l’international. Avec ses nombreux chantiers de modernisation et de numérisation des institutions, le gouvernement est de loin le premier donneur d’ordre. Le secteur public accaparerait 70 % du marché du numérique contre 10 % en moyenne dans les autres pays du monde. Enfin, l’écosystème est largement dominé par des spécialistes de l’infrastructure et de l’équipement. Et si quelques SSII françaises sont présentes, tel CFAO Technologies, manquent à l’appel quelques grands ténors du service comme Atos et Steria. Alors que l’Algérie fête le 50e anniversaire de son indépendance, le salut pourrait, comme en Tunisie, venir du privé.
Un pays perçu à tort comme instable
Dirigeant de la SSII M2I Services, et président de l’Association algérienne des TIC (Aita), Farid Lefkir a fait de l’offshore son cheval de bataille, déjà pratiqué par 10 % des membres de ce syndicat. “ Je travaille depuis trois ans avec des entreprises du CAC 40. Il a fallu montrer patte blanche et donner toutes les garanties pour rassurer. Nous sommes capables de maintenir nos ressources sur des activités de tierce maintenance applicative ou des activités d’évolutif. L’Algérie est perçue à tort comme un pays instable. ” Une délégation de l’Aita s’est rendue en novembre à Lille sur invitation du conseil régional du Pas-de-Calais.Pour Farid Lefkir, l’Algérie dispose d’un vivier de compétences de haut niveau, composé d’ingénieurs certifiés Microsoft, Oracle ou Cisco. Afin de combler les lacunes du middle management, l’Aita a lancé un cycle de formation PMP (Project Management Professionnal) à destination des chefs de projet. Enfin, “ L’Algérie a été le premier pays d’Afrique à disposer de trois opérateurs de téléphonie mobile ”, rappelle Nassim Kerdjoudj. L’attribution des licences 3G, qui interviendra sous peu, devrait dynamiser encore le secteur.
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