Censure ? Complot ? Ou simple précaution juridique ? C’est en tout cas le buzz du jour sur le Web : une vidéo de plus de 27 minutes mise en ligne lundi 24 mai 2010 sur Vimeo et consacrée à Carla Bruni-Sarkozy a été retirée par la plate-forme elle-même le lendemain, vers 17 heures (11 h 45 heure américaine, comme il est indiqué sur le site).
Mais le film est actuellement visible (peut-être pas pour longtemps) sur YouTube, scindé en trois fichiers de huit minutes et demie à neuf minutes et demie. Il suffit de taper le titre dans le moteur de recherche : In the tube with Carla. Un double sens qui renvoie à YouTube, puisque le film est entièrement constitué d’images trouvées sur la plate-forme vidéo, mais aussi au film In bed with Madonna, documentaire de 1991 sur la chanteuse.
Vimeo a pris soin d’avertir l’auteur du film, Thomas Cazals, qui publie le message sur son blog. Les raisons invoquées ? Le droit d’auteur. Car sur YouTube, tout le monde le sait, il n’y a pas que des images libres de droit. Et In the tube with Carla consiste effectivement en un montage de morceaux d’émissions de télévision, d’interviews, de reportages, de publicités, etc.
Vu 70 000 fois
Le film va des années de mannequinat de Carla Bruni à son statut actuel d’épouse du président de la République française, en passant par sa carrière de chanteuse, et compile des images de Odyssée, du Figaro.fr, de Femme Actuelle, de Cap 24, des bouts d’émissions allemandes, espagnoles, américaines et bien d’autres. Autant d’ayants droit à qui le réalisateur n’a pas demandé d’autorisation.
Et il le revendique. Dans sa réponse adressée à Vimeo, Thomas Cazals se réclame d’Andy Warhol et dit s’inscrire dans une culture du recyclage propre à Internet et à YouTube en particulier. Il estime avoir véritablement créé puisqu’il a sélectionné les images, a réalisé un montage et a filmé le montage final pour en faire un fichier unique. En tout cas, le peu de temps qu’il a été en ligne, son travail a été vu 70 000 fois.
Bien sûr, vu le contenu, d’aucuns pensent déjà que le retrait du film est dû à une intervention venue d’en haut. Le film propose en effet un portrait moins lisse et moins politiquement correct que celui habituel d’une première dame de France, Carla Bruni ayant longtemps eu un langage libre, notamment sur des sujets comme l’amour et le sexe. Mais rien qu’avec les ayants droit qui pourraient crier à la contrefaçon, on imagine très bien Vimeo s’inquiéter sans ajouter une quelconque intervention politique.
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