Pour des raisons socio-économiques, la prise en charge des patients à domicile est une tendance qui s’accélère dans les pays occidentaux. Mais les hôpitaux – notamment les petits établissements – ne disposent pas des outils nécessaires pour assurer à distance un suivi performant du patient. Une lacune que le projet Madison compte bien combler en développant une plate-forme – un extranet, en l’occurrence -, qui jouera le rôle d’interface entre, d’une part, le patient et, de l’autre, les professionnels de la santé. Le projet n’a pas pour vocation, dans l’immédiat, de couvrir toutes les informations relatives au patient. Il commencera par assurer le suivi et l’amélioration de l’hygiène alimentaire du malade, qui, selon la société FSI (Fichier Sélection Informatique, 16 personnes), chef de file du projet de recherche, constitue un véritable enjeu de santé publique. “Le médecin de famille pourra aussi bien consulter le dossier de son patient que l’enrichir de ses propres observations “, indique Bernard d’Oriano, président de FSI.Ce spécialiste de la gestion alimentaire pour les hôpitaux est leader sur son créneau avec un chiffre d’affaires de 10,5 millions de francs pour l’exercice 1999-2000. L’entreprise a entamé les premières recherches sur le projet Eurêka-Madison en janvier 2000 et espère terminer les développements à la fin 2001. Elle aura consacré au total 6,38 millions de francs à ce programme, et compte désormais ouvrir son capital pour assurer son développement.La réalisation de cette plate-forme s’appuie sur une base de données Oracle et des serveurs Unix et sur des technologies internet. Enfin, le projet prévoit également une refonte des logiciels existants, dont Winrest 98 de FSI, un logiciel déjà utilisé par près de 300 établissements hospitaliers pour gérer la chaîne alimentaire de leurs patients. Et ce depuis la prise de commande jusqu’à la gestion des repas, en passant par la confection de ces derniers.Encore inédit en Europe, Madison ne se limitera pas à la seule gestion informatique du suivi alimentaire. Il englobera également la prescription médicale. Et cela grâce à l’intervention de son partenaire MBC (Medical Business Channel). Cet éditeur belge a pour mission de réaliser la partie saisie et transmission des prescriptions de médicaments. Soit environ 40% du projet.La signature élec-tronique du médecin est évidemment au centre des préoccupations des deux partenaires. Ces derniers savent qu’il s’agit là d’une étape préalable à l’accès au dossier médical du patient. Elle est également indispensable pour commander les médicaments et les analyses de laboratoire. Or, la signature électronique fait encore l’objet d’études au niveau du ministère de la Santé.Dès lors, au moyen de son micro-ordinateur et d’un navigateur, tout adulte ou enfant malade pourra communiquer avec le serveur Madison pour y consulter son dossier. Le projet prévoit toutefois que les patients dépourvus d’ordinateur ou d’assistant personnel – Palm Pilot ou autres Psion -, accèdent également à ce service au moyen d’un simple téléphone ou d’un webphone, voire d’une télévision ou d’une borne interactive installée dans les hôpitaux.Les petits établissements seront, bien sûr, les grands bénéficiaires de ce projet. Sans puiser lourdement dans leur budget de fonctionnement, ils pourront se con-necter aux serveurs des grands établissements afin d’exploiter toutes les informations disponibles sur les patients. Même lorsque ces derniers seront rentrés chez eux. “On ne considérera plus dans un proche avenir que l’hôpital de 600 lits traite 600 patients, mais qu’il gère 20 000 personnes dans la cité “, conclut Bernard d’Oriano. FSI n’envisage pas de limiter ses ambitions commerciales au marché français, où le potentiel est de 1 100 hôpitaux publics et de 2 000 établissements privés. L’entreprise projette de s’attaquer également au marché d’outre-Atlantique qui serait, selon son président, plus de sept fois supérieur.
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