En 1918, Renault cherche à réutiliser ses usines de chars d’assaut devenues inutiles et se lance dans la fabrication de tracteurs agricoles. Devenu filiale à 100 % en 1985, Renault Agriculture vend aujourd’hui dix mille machines chaque année et domine le marché français avec 19 % de parts. L’entreprise mène, depuis plusieurs années, une politique de développement autour d’internet. Mais en 2001, entre autres pour se renforcer en Europe, elle décide de proposer un extranet à ses concessionnaires.
Un projet réalisé en moins de dix mois
“Nous disposons de forces de vente dans le monde entier, précise Tanguy Chauvière Le Drian, responsable e-business. Et nous envoyons à toutes des outils tels que des brochures commerciales, des supports promotionnels et, surtout, les modules d’information sur nos produits. Ces véritables bibles comprennent de deux à trois cents pages, un grand nombre de photos et de schémas.” Ces documents papier deviennent souvent obsolètes à peine imprimés, et leur mise à jour passe régulièrement à la trappe. Leur distribution via un extranet doit non seulement pallier ce manque d’efficacité, mais aussi supprimer les coûts non négligeables d’impression et de diffusion.Afin de s’assurer de son succès, l’extranet a été lancé le 3 juin, à l’occasion de la présentation d’un nouveau tracteur, en présence des clients et concessionnaires réunis. La réalisation du projet a demandé moins de dix mois, et la firme compte le rentabiliser en deux ans. De nombreux éléments étaient en effet déjà en place. Les concessionnaires avaient été équipés en connexions internet depuis l’an 2000, la firme ayant préconisé directement routeurs et pare-feu plutôt que des PC avec modems. Un premier niveau de formation à internet avait été assuré. Enfin, tous les documents concernés existaient déjà au format PDF. Restait à définir un cahier des charges et à choisir un prestataire.“Nous avons constitué une équipe transversale, raconte Michel Dutartre, responsable du service organisation et informatique. Elle comprenait la direction du marketing, le service après-vente, qui produit nombre d’informations techniques, le service des pièces de rechange pour les tarifs et promotions, et un informaticien.” Le cahier des charges terminé en mai 2001, quatre entreprises ont répondu à l’appel d’offres. Heptaline, la SSII qui l’a emporté, est déjà connue de Renault Agriculture. De plus, elle a choisi des produits avec lesquels l’entreprise estime prendre un minimum de risques : SQL Server et Active Server Pages, de Microsoft. Dans la SSII, un chef de projet unique travaille essentiellement avec Tanguy Chauvière Le Drian. L’équipe Renault Agriculture s’occupe de valider les grandes lignes et de définir la gestion des droits d’accès ?” une hiérarchie à quatre niveaux, dont le plus haut est donné directement au directeur de concession ou à l’un de ses hommes de confiance. Courant juin, la firme a entrepris le déploiement européen, puis mondial.
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