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Un des pères de l’iPhone se rappelle sa création pour contrer Samsung

A quelques jours de la reprise des hostilités judiciaires entre Apple et son concurrent coréen, un des ingénieurs de la firme de Cupertino a eu l’autorisation de se remémorer le marathon intense qui a abouti à l’iPhone?

Apple aurait vendu 500 millions d’iPhone depuis le lancement commercial de son smartphone en juin 2007, selon Forbes… Un demi milliard de smartphones, 472,36 millions selon les derniers chiffres officiels fournis pour Apple, et quelques anecdotes qui ont accompagné le lancement du premier iPhone et ses frères.

Les légendes d’Apple

Il y a ainsi cette histoire, venu à nos oreilles via un insider, qui voudrait qu’à quinze jours de l’annonce de l’iPhone, en janvier 2007, Steve Jobs n’ait pas été satisfait du résultat. Il aurait réuni les équipes en charge du projet et leur aurait dit de rentrer chez eux, d’embrasser leur famille, de prendre des affaires pour les quinze prochains jours, qu’elles passeraient sur leur lieu de travail…
Le reste est entré dans l’Histoire de la high tech. Interrogé par nos soins sur cette anecdote, un des vice-présidents d’Apple avait pris l’air amusé et avait indiqué qu’il n’était pas au courant mais aurait bien aimé assister à la scène, laissant entendre qu’elle n’était qu’une légende de plus à inscrire dans l’histoire de sa société…

Une communication contrôlée

Les histoires de Greg Christie sont, elles, certifiées véridiques par la marque à la pomme car elles servent à défendre les intérêts d’Apple face à Samsung. Bien qu’elles se fassent par voie de presse, via l’agréé Wall Street Journal, elles visent à démontrer que l’iPhone était bien la révolution des smartphones qu’on dit et que pour y arriver, Apple a travaillé dur. Ce qui implique évidemment, dans l’esprit d’Apple et par ricochet direct, que Samsung a bien « volé » les innovations d’Apple, qu’elles soient sur la forme matérielle ou logicielle du smartphone.
Greg Christie, qui dirigeait à l’époque l’équipe chargée du développement du système d’exploitation du premier iPhone, a donc été mis à disposition du Wall Street Journal pour une petite série de « révélations » sur la genèse du premier smartphone d’Apple.

Se cogner la tête contre les murs

Entré chez Apple en 1996 pour travailler sur le Newton, assistant personnel voué à disparaître, Greg Christie travaillait sur Mac OS X quand, fin 2004, Scott Forstall, un des cadres chargés sur développement est entré dans son bureau, a fermé la porte et lui a demandé s’il souhaiterait rejoindre un projet secret, baptisé Purple. L’objectif était de développer un téléphone avec un baladeur intégré, doté d’un écran tactile.

Greg Christie raconte ainsi comment, alors que l’équipe se débattait depuis plusieurs mois avec une vision de ce que devait être l’interface de l’iPhone, Steve Jobs s’est présentée devant l’équipe en question et leur a annoncé qu’ils avaient deux semaines pour trouver la solution ou que le projet serait confié à une autre équipe. « Steve voulait des idées et des concepts qui voient plus grand », explique celui qui est désormais responsable de l’équipe qui développe l’interface utilisateur d’iOS.

L’équipe de Greg Christie a donc travaillé d’arrache pied à créer des listes de morceaux de musique fluide, avec ce petit effet de « bouncing back », de résistance quand on arrive en bas de liste. Il décrit également comment ses ingénieurs « se sont cognés la tête contre les murs » pour concevoir une interface de consultation de SMS qui ne soit pas une simple succession de messages reçus chronologiquement, mais un ensemble de conversations.

Impressionner Steve Jobs

Pendant plusieurs mois, Greg Christie avait deux rendez-vous par mois avec Steve Jobs, dans une salle de réunion sans fenêtre située au deuxième étage. Un jour, enfin, le patron d’Apple a été impressionné par la présentation de Greg Christie, le lendemain, une présentation était organisée pour Bill Campbell, un des proches de Steve Jobs, membre du board. Bill Campbell aurait déclaré que le téléphone serait encore meilleur que le Macintosh. Quelques jours plus tard, c’était au tour de Jonathan Ive d’avoir droit à une présentation. « Il était curieux de voir comment nous allions réussir le tour de magie » qui consistait à faire fonctionner l’écran sous une fine dalle de verre, se rappelle Greg Christie.

Le feu vert pour développer ce qui deviendrait l’iPhone est donné début 2005, ce qui sonnera le départ d’un « marathon de deux ans et demi », se rappelle Greg Christie. Car la tâche était encore énorme. Il a fallu repenser la messagerie vocale, un vrai progrès à l’époque, ajuster certains choix d’interface pour le lecteur de mail, Steve Jobs ayant refusé un écran scindé en deux : « Steve pensait que c’était stupide de couper l’écran sur un écran si petit ».

Face aux enjeux, le patron d’Apple exigeait également d’extrêmes précautions : images chiffrées, ordinateur enfermée dans une pièce séparée du reste de la maison pour ceux qui travaillaient à la maison, etc.

Soulever le rideau

Et puis, Greg Christie se rappelle enfin être entré dans l’auditorium où aurait lieu la présentation, par une porte sécurisée avec deux badges différents. Il a tiré un épais rideau noir et a vu une projection géante de l’iPhone sur un écran. C’est là qu’il a pris conscience du travail effectué et de la réalité : « Mon cœur a battu la chamade et j’ai pensé ‘Tout ça arrive vraiment’. » Le 9 janvier 2007, quelques jours plus tard, Steve Jobs dévoilait le fruit de ce travail par ces mots « et nous l’appelons, iPhone ».
Et heureusement pour Greg Christie, il restait encore quelques mois de travail acharné à son équipe pour réussir à finaliser l’iPhone OS…

A lire aussi :
Apple envisagerait de lancer un iPhone 6 Air avec un capteur météo – 17/03/2014

Source :
Forbes

Wall Street Journal

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Pierre Fontaine