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Un des fleurons chinois des semi-conducteurs cherche un sauveur pour échapper à la faillite

Lesté de 26,16 milliards d’euros de dettes, le groupe qui est le 5e vendeur de puces pour smartphone au monde est aussi le seul géant chinois à développer et produire de la mémoire NAND. Une entreprise de 286 filiales, qui est au cœur de la stratégie « Made in China 2025 ».

Tsinghua Unigroup, un géant des semi-conducteurs de l’Empire du Milieu est en train de vaciller. Vous n’avez peut-être jamais entendu ce nom et pourtant il s’agit de la 5e plus grande entreprise de semi-conducteurs de Chine. Elle est par ailleurs la seule entreprise chinoise à maîtriser le développement de la mémoire 3D NAND, via sa filiale Yangtze Memory Technologies Co. (comme celle que l’on retrouve dans les disques SSD, par exemple). L’entreprise est adossée à la prestigieuse Tsinghua University, deuxième plus importante de Chine, qui a vu passé dans ses rangs le président actuel, Xi Jinping.

Mais Tsinghua Unigroup a un gros problème de dettes. L’entreprise doit, sous différentes formes, pas moins de 200 milliards de yuans, soit 26,16 milliards d’euros !
Un problème qui touche le cœur de la stratégie « Made In China 2025 » mise en place par le gouvernement, et qui vise à acquérir la maîtrise de certains composants clés d’ici cette date. Un besoin de souveraineté, notamment électronique, exacerbé  par de récentes déconvenues.

Qu’il s’agisse du blocage de l’accès aux usines de TSMC, en passant par le fiasco de Fujian Jinhua Integrated Circuit, ou encore le rejet, par le gouvernement américain, du rachat de Micron par Tsinghua Unigroup en 2015, nombreux sont les dossiers en souffrance qui rappellent au gouvernement chinois les technologies clés qui lui manquent.

Tsinghua Unigroup a besoin d’un repreneur qui soit capable de gérer cet énorme paquebot qui produit, outre de la mémoire de stockage, des SoC pour smartphones (Unisoc, 5e producteur du monde), de la mémoire DDR4 (UnilC), la principale puce FGA chinoise (Pango), des puces de sécurité dans les cartes à puces (rachat du français Linxens, en 2018), des puces biométriques, etc. Un tentaculaire conglomérat de pas moins de 286 filiales. Une complexité qui n’est sans doute pas étrangère aux difficultés actuelles de l’entreprise.

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Impossible évidemment de trouver un chevalier blanc qui éponge les dettes en claquant des doigts, mais l’entreprise chercher déjà un investisseur ou un groupe d’investisseurs ayant non seulement des lignes de crédit, mais aussi de l’expérience dans le domaine.
Les candidats éventuels sont appelés à se manifester avant le 15 septembre prochain. Aux Etats-Unis, Tsinghua Unigroup serait certainement placé sous la protection du chapitre 11, ou en redressement judiciaire en France. Mais la situation chinoise est différente, et un peu floue. Sans doute parce que la structure est essentielle, et qu’on imagine mal le pouvoir chinois laisser s’effondrer un pilier de sa stratégie d’indépendance technologique.

Source : South China Morning Post

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