Drôle de pays quand même que la France, où un fiasco sportif – celui de l’équipe de France à la Coupe du monde de football de la Fifa – se prolonge au Parlement. Ce mercredi 30 juin, Jean-Pierre Escalettes, futur ex-président de la Fédération française de football, et Raymond Domenech, déjà ex-sélectionneur, étaient ainsi invités à répondre aux questions des députés sur le psychodrame sud-africain des Bleus.
Et puisque la France est un pays décidément étonnant, leur audition devant les représentants du peuple se déroulait à huis clos. Mais c’était sans compter sur Lionel Tardy, député UMP connu pour avoir été un opposant de droite à la loi Hadopi, et pour son goût pour Twitter.
« Je suis le traître qui tweete… »
Sur son fil @deputetardy, l’élu avait choisi ce matin de briser le huis clos, en bloguant en direct les réponses de Jean-Pierre Escalettes et Raymond Domenech. « Je suis le traître qui tweete … et je l’assume », écrit-il avec humour, en allusion au « traître » de l’équipe de France (1). Sur son fil, on lit notamment cette remarque du président de la FFF : « Dans le bus j’ai été confronté à un mur jamais vu au cours de mes 50 ans dans le foot ». Quant à Raymond Domenech, on ne trouve qu’une intervention le concernant : « Par quoi commencer, ça marche ou pas : on est sur de l’humain, la une de L’Equipe a tout déclenché… »
Car au bout d’une heure, Lionel Tardy a été déclaré hors-jeu (on ne sait pas par qui) : « J’ai pris un carton rouge …. fin des tweets !!! Et d’ajouter, un rien moqueur. Je ne suis pas à la réunion à l’Elysée : on va voir combien de temps va tenir le huis clos ! ».
Ce n’est pas la première fois que Lionel Tardy relate sur Twitter des informations issues de réunions à huis clos. Il avait déjà fait parler de lui en narrant le malaise des députés UMP après la « claque » des Régionales en 2010. Selon Slate, il s’était alors vu reprocher ses tweets indiscrets. Le 23 juin, il a même été repris de volée très vite, alors qu’il promettait le suivi en direct de l’audition de la Hadopi : « On me rappelle gentiment que l’audition est à huis clos … désolé ».
Rappelons qu’en novembre dernier, les tweets de Christian Estrosi, ministre de l’Industrie, pendant les débats sur la réforme de La Poste avaient provoqué de vives réactions au Sénat. Parlement et micro-blogging ne font décidément pas bon ménage…
(1) A la suite des insultes de Nicolas Anelka envers le sélectionneur français, relatées par L’Equipe, Patrice Evra, capitaine des Bleus, avait souligné lors d’une conférence de presse que le problème de l’équipe de France n’était pas Nicolas Anelka, mais le « traître ».
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