Le géant japonais des photocopieurs Ricoh surprend le monde de la photo en dévoilant le GXR, le premier appareil dont on change à la fois l’optique et le capteur. Ce compact pour pro n’a rien à voir avec les appareils Micro 4/3 (Panasonic G1, GH1 et GF1, Olympus Pen EP-1 et Pen EP-2) qui, comme les reflex, disposent d’un capteur et d’une baïonnette pour accueillir les optiques. En lieu et place, il dispose d’un emplacement prêt à recevoir une « unité », un gros bloc de plastique regroupant à la fois une optique et un capteur (CCD ou CMOS) adéquats. Quand on change d’unité, on change donc de focale mais aussi de résolution : les deux premières unités disponibles seront ainsi un 50 mm doté d’un capteur CMOS 12,3 Mpix au format APS-C (le même que ceux des reflex entrée de gamme) et un zoom 24-72 mm équipé d’un CCD de compact.
L’objectif de Ricoh est de proposer un système compact, délivrant des images « équivalentes à celle d’un reflex ». L’avantage du procédé étant, d’une part, l’étanchéité aux poussières, et la « parfaite » adéquation entre l’optique et le capteur d’autre part. Les ingénieurs n’ont en effet pas à se soucier d’une interopérabilité entre différentes optiques et peuvent ainsi se concentrer sur un couple. Etrange au premier abord, ce choix technologique est culotté, mais ne manque pas de défauts.
Premièrement, l’évolution des capteurs d’image. Si les progrès se poursuivent en optique, ils restent modestes si on les compare aux progrès réalisés dans le domaine de l’électronique, capteurs et processeurs d’images compris. Non seulement les capteurs sont de plus en plus lumineux, de moins en moins bruités, mais ils sont de plus épaulés par des puces de traitement numérique toujours plus performante.
Ensuite, si de nombreux photographes peuvent tout à fait exploiter leurs optiques vieilles de 10 ans ou plus sur des reflex récents, qu’en sera-t-il dans 5 ou 10 ans pour ces unités ? On ne parle pas de résolution d’image, 10 Mpix étant largement suffisants pour la plupart des utilisations. Non, on parle bien de qualité de traitement numérique, un domaine en pleine explosion quand on voit ce que Canon ou Sony sont capables de faire sur leur PowerShot G11 et Cybershot WX1, de « simples » compacts au rendu étonnant.
Il faudra attendre le test pour se faire une idée. Non seulement de l’ergonomie de l’appareil – le GXR est un boîtier nu – mais aussi de la qualité d’image des deux premières unités. Outre ces unités optiques dédiées, Ricoh prépare des blocs d’extension originaux tels qu’un projecteur vidéo (comme le Nikon S1000pj), un scanner de données ou encore des unités multiobjectifs pour la photo 3D. De jolis vœux, que nous attendrons de voir réalisés.
Nu l’appareil coûte 459 euros, une bien belle somme pour une boîte sans optique et sans capteur. Il faudra jouter 670 euros pour l’objectif macro 50 mm F2.5 doté d’un capteur CMOS format APS-C, ou 370 euros pour le zoom 24-72 mm F.5-4.4 équipé d’un CCD. Une addition salée. Si le format suscite de nombreuses interrogations nous nous refusons de l’enterrer : si la qualité est égale à celle des reflex, certains pourraient y trouver leur bonheur. Il ne reste plus qu’à attendre que la bête arrive dans nos mains, courant décembre…
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