Après avoir ouvert la voie au format micro 4/3 (voir notre article) avec ses G1 et GH1, Panasonic s’était fait damer le pion par Olympus. Le père du format 4/3 original avait dégainé plus rapidement son Pen EP-1, premier vrai compact à optiques interchangeables, tant les G1 et GH1 ressemblaient à s’y méprendre à de petits reflex. Mais ce n’était qu’une question de mois et Panasonic vient enfin de dévoiler son super compact: le Lumix DMC-GF1.
Sous cette référence se cache un appareil qui, pour de nombreux utilisateurs, représente un peu le «Graal» de l’appareil photo. De dimensions presque identiques à celles du Pen EP-1, le GF1 présente un look un peu moins rétro, tendance LX3 de luxe -comprendre un appareil sobre, aux lignes modernes et épurées. Mais Panasonic s’offre une petite touche de fantaisie avec trois coloris en France : noir, argenté et blanc. Pas de version rouge dans notre beau pays, il faudra regarder dans les boutiques internationales pour se le procurer.
Concrètement, le GF1 est un gros compact qui dispose d’un capteur de reflex et dont on peut changer les objectifs. Objectif du format de boîtier : délivrer de plus belles images et offrir plus de souplesse qu’un compact, sans peser aussi lourd ni prendre autant de place qu’un reflex. L’objectif de côté-là est déjà réussi : si vous (re)lisez notre test du Pen EP-1, vous y apprendrez que nous avons été emballés par le format de l’appareil et que ses photographies étaient clairement au niveau de celles des petits reflex.
Vidéo HD 720p en AVCHD
Mais le GF1 n’est pas un Pen EP-1 : l’électronique est made in Panasonic et le capteur n’est pas stabilisé. Logique, puisque la marque a privilégié, comme Canon et Nikon dans les reflex, la stabilisation de l’optique. Privilège d’un groupe très tourné vers la vidéo comme Panasonic, la vidéo HD peut-être, outre le Mjpeg, enregistré en AVCHD, un format plus qualitatif et qui consomme moins d’espace sur la carte mémoire (SD ou SDHC). Sans atteindre le niveau d’un GH1 en vidéo qui filme en 1080p, le GF1 tourne en 720p, ce qui est déjà largement suffisant pour la majorité des écrans plats du marché.
Voulant contenter aussi bien le grand public que les passionnés, le GF1 dispose bien sûr, outre le mode IA et les différents modes scènes et rendus, de réglages manuels. Point d’orgie de molettes comme sur un Canon PowerShot G11 ou un vrai reflex, mais un accès aux ouvertures et temps d’exposition grandement facilité. Appareil à mi-chemin entre le compact (très) grand luxe et le monde des reflex, le GF1 shoote bien évidemment aussi bien en Jpeg, qu’en RAW voire les deux à la fois. En Jpeg, l’animal carbure à 3 images seconde ce qui le met au niveau d’un reflex d’entrée de gamme pour près de la moitié du poids.
Une gamme d’optiques qui s’étoffe
Grand capteur, compacité, commandes grand public ou avancées, l’appareil ne serait cependant rien sans ses optiques. A l’occasion de sa sortie, Panasonic a dévoilé deux nouveau objectifs dont un qui sera proposé en kit avec le GF1, une optique fixe 20 mm (40 mm en équivalent 24×36) qui ouvre à 1.7 : de quoi shooter en très basse lumière ou travailler ses arrière-plans les plus flous.
Et pour les fous de macro, Panasonic annonce aussi une optique cosignée avec Leica, le DG Macro Elmarit 45 mm f/2,8 ASPH. MEGA O.I.S (équivalent à un 90 mm). Outre ce 20 mm «pancake» extraplat (à peine un centimètre de large !), idéal pour la photographie de rue et qui complète encore un peu plus la gamme des optiques, un 100-300 mm (200-600 mm) et un fisheye 8 mm (16 mm) sont en préparation.
Des optiques qui s’ajoutent au 14-45 mm qui équipe déjà les G1 et GH1 et qui démontrent l’investissement réel de Panasonic dans le domaine de sa série G (G1, GH1, GF1) et du format micro 4/3 en général.
Rappelons que les optiques micro 4/3 sont compatibles avec tous les appareils de ce format et qu’il existe deux bagues adaptatrices, l’une pour les objectifs Zuiko Digital 4/3 ainsi que les OM d’Olympus et l’autre pour les optiques Leica série M.
Un prix qui fait mal
Autres options, le flash et un viseur électronique. Comme ses grands frères, le GF1 dispose d’un flash intégré et peut, sur sa griffe, accueillir un flash plus performant. Sur cette même griffe, on peut aussi faire le choix de greffer un objectif numérique dont le GF1 est dépourvu de série. Vendu à prix d’or, cet accessoire permet de disposer d’une visée réelle puisque l’image délivrée est la même que celle de l’écran.
A quoi bon ? Les vieux de la vieille et tous ceux qui se sont adonnés à la photo au travers d’un œilleton vous le diront : c’est une autre façon de shooter, un confort différent, plus immersif, plus proche du sujet.
Maintenant, on passe à la douloureuse, et tenez-vous bien, parce que ça va faire mal : 600 euros le boîtier GF1 nu, 800 euros avec le 14-45 mm et… 900 euros avec le 20 mm – sachant que ce dernier sera vendu 400 euros seul.
Une addition qui peut se corser encore un peu plus si on prend le viseur optionnel qui coûte 200 euros. Cela s’adoucira sans doute un peu sur le Net, mais cela fera, à coup sûr, douter ceux qui pensaient s’équiper avec un reflex d’entrée de gamme que l’on trouve désormais à environ 500 euros. Mais la compacité et la lutte contre la scoliose ont un prix.
Une après-midi avec le GF1
Nous avons été invités à jouer avec le GF1 pendant quelques heures et nous avons été clairement emballés. Côté ressenti, c’est très proche de l’Olympus Pen EP-1, et on retrouve le plaisir de se balader avec un appareil qui se fait oublier à l’épaule (285 g nu, 385 g avec le 20 mm). Un peu plus réactif que son concurrent, le GF1 déclenche réellement très rapidement et offre un mode rafale pleine résolution (3 i/s) quasiment inconnu du monde des compacts, appareils Casio exceptés.
La finition fait plaisir à voir et l’appareil rappelle fortement un LX3. Plus d’un utilisateur en avait rêvé ! L’appareil déclenche vite et le 20 mm est réellement bluffant. Le piqué nous a paru très bon, la mise au point par détection de contraste est réellement performante.
Outre son utilisation en photo, le 20 mm donne un vrai cachet «pro» aux vidéos, en offrant une faible profondeur de champ. Lues sur un ordinateur, les vidéos se sont avérées d’excellente qualité et démontrent bien le savoir-faire de Panasonic en matière de compression vidéo avec son AVCHD Lite -déjà incroyable sur un compact comme le TZ7.
Nous avons aussi eu la chance de tester un 50 mm Leica F/2 au moyen d’une bague adaptatrice. Point de mise au point automatique, il faut se farcir cela à la main. Le viseur électronique, sans être aussi bon que ses comparses intégrés au G1 et GH1, fonctionne tout de même très correctement et suffit pour se faire une idée de la netteté du sujet.
De la qualité finale des clichés, nous ne parlerons que très peu. Les photos en Jpeg nous paraissent très bien, mais les appareils n’étaient qu’en préversion et nous ne pouvons encore éditer les fichiers RAW. Toujours est-il que ces quelques heures avec le GF1 laissent présager le meilleur. Et le seul frein que nous voyons pour l’instant à son adoption est le prix.
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