Mercredi, nous nettoyons Katana et jeudi, si Dieu le veut, nous rentrons à la maison. » Voici ce qu’a écrit, il y a quelques jours, un soldat israélien sur sa page Facebook en donnant les détails (lieu, date, heure et nom de l’unité) d’une opération militaire prévue en Cisjordanie par son armée. L’expédition, de fait, a été annulée.
Dénoncé par d’autres soldats membres de Facebook, le fautif a été traduit en cour martiale et condamné à 10 jours de prison. D’après le quotidien israélien Haaretz, qui a rapporté l’affaire, ce genre d’incident n’est pas une première.
En 2009, plusieurs douzaines de procédures disciplinaires ont été menées contre des soldats ayant divulgué en ligne des informations militaires.
Le Pentagone donne son feu vert aux réseaux sociaux
Le Hezbollah aurait aussi tenté d’approcher des soldats de Tsahal par le biais des réseaux sociaux. D’après l’agence Associated Press, l’armée israélienne a décidé de « sévir » contre ce type de site. Une unité spéciale est chargée de surveiller les fuites sur la Toile et une campagne de communication rappelle aux soldats qu’ils n’ont pas le droit de publier des informations militaires.
Cette mésaventure s’est produite au moment même où les Etats-Unis annonçaient le 26 février qu’ils autorisaient officiellement l’usage, sous certaines conditions, des réseaux sociaux dans l’armée américaine, depuis des ordinateurs « non classifiés » (c’est-à-dire non reliés aux systèmes d’information des armées), y compris pour des soldats déployés sur le terrain. Auparavant, il n’y avait pas de règle générale.
Le département de la Défense (DoD) précise cependant dans son communiqué que les commandements des différents corps peuvent à tout moment couper ces accès dans certaines circonstances.
Pas de cas comparable dans l’armée française
En France, le ministère de la Défense nous a indiqué que le genre de fuite qui s’est produite en Israël n’est jamais arrivé. On souligne également le fait que l’armée israélienne est une armée de réserve avec des soldats qui ne sont mobilisés que le temps d’une mission. De retour à la vie civile, ils sont libres de se servir d’Internet comme bon leur semble.
Les militaires français, eux, ont le droit d’utiliser à des fins personnelles, les réseaux sociaux depuis les ordinateurs connectés mis à leur disposition et séparés de l’intranet de l’armée. « Il est vrai que les réseaux sociaux ont un impact supplémentaire du fait de leur plus grande exposition. Mais il s’agit pour nous d’un vecteur auquel nous prêtons autant d’attention que pour les autres formes de communication », nous a déclaré le ministère de la Défense.
Ce dernier reconnaît néanmoins ne pas être à l’abri, « malgré les efforts de sensibilisation réalisés, d’une faute commise par un de nos personnels ».
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