“Bienvenue au Comdex XP.” C’est par ces mots que Bill Gates attaquait la conférence inaugurale du Comdex Fall 2001, dimanche 11 novembre à Las Vegas. Une prédiction qui ne s’est pas réalisée, malgré l’impressionnante campagne d’affichage mise en place par Microsoft, tant pour Windows XP que pour le lancement de la Xbox. Pour n’avoir pas capté toute l’attention des quelque 125 000 visiteurs ?” 25 % de moins que l’année passée ?”, la conférence de Bill Gates aura cependant donné le la : le Comdex 2001 était presque tout entier dévolu à la mobilité, sous toutes ses formes. Ainsi, Microsoft a également profité de l’occasion pour présenter la version de Windows XP pour tablettes PC. De concept, la marotte de Bill Gates (voilà déjà deux ans qu’il en parle !) s’est transformée cette année en produit commercialisable.Chez Acer, c’est en retournant à 180 degrés et en rabattant à l’envers l’écran d’un PC portable qu’on le transforme en bloc-notes. Chez Fujitsu, le prototype est à mi-chemin entre le bloc-notes et le poste de travail classique : c’est l’écran qui se détache, laissant un socle de poste de travail vide auquel sont connectés le clavier, la souris, des périphériques USB ou une imprimante.Lundi 12 novembre, le jour de l’ouverture officielle, c’était au tour de Sony de faire, de façon spectaculaire, la même profession de foi. Le géant japonais vient de sceller une alliance avec Nokia visant à codévelopper une interface de communication entre l’électronique grand public et les téléphones mobiles. Elle utiliserait un protocole mis au point par Sony, baptisé Look and Feel, qui donne la possibilité, par exemple, de commencer une session de visioconférence sur un téléphone mobile et de la poursuivre sur un PC.
Le PDA se fait téléphone GSM
La convergence des ordinateurs de poche et de la téléphonie mobile a d’ailleurs toutes les chances de rester le fait le plus marquant de cette édition du Comdex. “Une nouvelle ère, où le besoin de communiquer dicte l’évolution des ordinateurs de poche ou des portables”, martelait Jeff Hawkins, PDG de Handspring et l’un des inventeurs du Palm, lors de sa conférence. Presque deux fois plus petit qu’un Palm ou un Visor, dont il reprend pourtant le système d’exploitation, le Treo est aussi un téléphone mobile GSM (aux dires de Jeff Hawkins), la gestion des autres réseaux restant encore à l’étude. Explorée sous tous ses angles, la mobilité s’exprime même là où on ne l’attend pas. Chez IBM, par exemple, où un logiciel pour ordinateurs de poche permet de contrôler à distance des grands systèmes série Z. Composée de transfuges de Novell et de Microsoft, la start-up Altiris, quant à elle, offre un accès aux outils de gestion System Management Server de Microsoft à partir d’un ordinateur de poche.De façon moins spectaculaire, mais aussi décisive, l’industrie du PC portable se prépare à un nouveau rôle : “Ce qui se dessine, c’est une nouvelle façon d’interagir entre un ordinateur portable toujours plus puissant et des périphériques destinés à répondre à des besoins plus ponctuels”, analyse Gray Marking, directeur du marketing de la division PC portables chez Toshiba. Fidèle à lui-même, le constructeur a fait la part belle aux prototypes.
Bluetooth éclipsé, mais libéré
Disque dur de 20 Go au format PC-Card, écran TFT haute définition à base de polymères, ventilateur silencieux, nouvelles batteries conçues sur le modèle de celles des téléphones mobiles, le PC du futur de Toshiba ressemble comme un petit frère au Titanium d’Apple, mais en un peu plus fin. Environ 1 600 g, bientôt capable d’une autonomie de 7 heures, le dernier-né des ultraportables de Dell, le Latitude C400 (vendu 2 600 dollars, 2 950 euros) se veut un exemple concret de cette évolution vers le concept de bureau mobile.Une idée renforcée non seulement par l’apparition de nouveaux processeurs graphiques à basse consommation pour portables, lancés par ATI et nVidia, mais aussi par une nouvelle étape de l’Ethernet sans fil : Intel et Proxim ont en effet choisi le Comdex pour présenter les premiers équipements Ethernet sans fil 802.11a, capables d’atteindre 54 Mbit/s sur la bande de fréquence des 5 GHz. Un véritable coup de théâtre, sans tambour ni trompette, auquel Bluetooth doit encore cette année, malgré l’apparition des premiers produits commerciaux, d’avoir été éclipsé. Pourtant, désormais libéré de la contrainte de devoir partager sa fréquence avec le 802.11b, Bluetooth peut enfin espérer devenir le prolongement, au niveau de l’utilisateur, des réseaux sans fil 802.11a. Une combinaison à laquelle les start-up comme Wireless Networks travaillent déjà, tandis que les ténors du 802.11b achèvent des adaptateurs et des points d’accès bistandards. “Le 802.11a jouera dans un réseau sans fil le même rôle que les liens montants Fast Ethernet pour des accès Ethernet”, estime-t-on chez Intersil, le numéro un des puces radio 802.11b.
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