Surnoms méchants, insultes sur la tenue vestimentaire, l’apparence physique ou la religion, publication de photos ou de films humiliants (happy slapping)… En deux ans, les cas de cyberviolence ont doublé dans les collèges français, révèle une enquête du ministère de l’Education nationale publiée en cette fin novembre 2014. En 2011, 9 % des collégiens déclaraient avoir subi un fait de violence via SMS ou Internet, en 2013, 18 % d’entre eux se sont dit victimes de tels faits.
En début d’année, une autre enquête de l’Education nationale indiquait qu’un élève sur dix avait déjà subi une forme de harcèlement, d’humiliation ou d’insulte via SMS ou Internet. Un type de comportement qui a donc tendance à augmenter, mais qui touche les mêmes populations : dans les deux cas se sont avant tout les filles qui sont victimes de ce type de brimades. La dernière enquête indique que 21 % d’entre elles ont déclaré avoir subi au moins un fait de cyberviolence contre 15 % des garçons.
Autre information inquiétante, les faits de cyberviolence augmentent avec l’âge. Ainsi 15 % des élèves de sixième déclarent être victimes de ce type de violence contre 20 % des élèves de troisième. Probablement parce que ces derniers ont plus accès aux outils technologiques et subissent moins de contrôle de leur utilisation de la part des parents. Une enquête menée l’an dernier par McAfee montrait que la majorité des parents faisaient confiance à leurs ados (13-17 ans) sur leur comportement en ligne, parfois même trop.
L’enquête du ministère de l’Education fait un autre constat inquiétant : les élèves victimes de cyberviolence sont aussi ceux qui subissent le plus d’agressions physiques et/ou verbales. Et, conséquence logique, ce sont aussi ceux qui connaissent le plus de faits de cyberharcèlement. En partie du fait de la diffusion massive des insultes et/ou vidéos sur les réseaux sociaux : les films dévalorisant un élève lui sont bien évidemment envoyés mais ils sont en même temps diffusés à d’autres collégiens, de sa classe ou non. Facebook, Twitter et les applis de messagerie deviennent des extensions des cours d’école.
Mais le plus inquiétant est de constater qu’un tiers des collégiens ne dénoncent pas les faits dont ils sont victimes, créant un sentiment d’impunité chez leurs agresseurs. Ceux qui en parlent, s’adressent avant tout à leurs amis (32,9 %), puis à leurs parents (28,5 %). Cela dit, 8 % des élèves ont fini par porter plainte avec leurs parents pour des « violences exercées sur les réseaux sociaux ou par Internet ». Pas encore unelame de fond mais un début de prise de conscience de la nécessité de punir ces comportements qui peuvent parfois pousser les victimes au suicide.
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Une ONG internationale veut mobiliser les jeunes contre le cyber-harcèlement, paru le 10/2/2014
Source : ministère de l’Education nationale
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