Avec près de 58 millions de passagers en 2009, Paris-Charles de Gaulle est le cinquième aéroport le plus fréquenté au monde. Inauguré le 9 mars 1974, il n’a cessé de se développer depuis et occupe aujourd’hui une superficie de 32,38 km2, l’équivalent de la ville de Lille ! CDG est aussi le premier aéroport européen en terme de mouvements d’avions. Chaque jour, entre 1 500 et 2 000 appareils décollent et atterrissent sur les quatre pistes de la plate-forme. Au plus fort de l’activité, cela représente une arrivée ou un départ toutes les 45 s, voire moins. Le chef de l’approche de la salle de contrôle IFR (Instrument Flight Rules) nous a confié que, régulièrement, deux moyens porteurs de même gabarit, tels que deux Airbus A320, décollent d’une même piste de 4 200 m, à 30 s d’intervalle. Pour réguler ce trafic intense et garantir la sécurité des avions, l’aéroport s’appuie sur les équipes de contrôleurs aériens, appartenant à la Direction générale de l’aviation civile.
Sources très diverses
Durant la journée, ils sont vingt-cinq en permanence à occuper les postes de contrôle de la salle d’approche. Deux autres équipes se relaient pour gérer, depuis les tours Nord et Sud, le trafic au sol et dans les phases précédant immédiatement l’atterrissage. L’informatique occupe bien sûr une place prépondérante dans le dispositif. Les informations mises à disposition des contrôleurs sous forme visuelle résultent en effet de la combinaison et du traitement de sources très diverses : signaux radars, informations GPS, communications et bases de données. Les calculateurs ainsi que tous les systèmes informatiques et électroniques dédiés à la navigation aérienne sont gérés par une équipe de cent techniciens et superviseurs qui se relaient 24 h sur 24 pour assurer le contrôle des installations. En effet, contrairement à l’aéroport d’Orly qui interdit les mouvements d’avion entre 23 h 30 et 6 h du matin, la plate-forme de Roissy ne connaît pas de couvre-feu. La nuit, les avions d’Europe Airpost (filiale de La Poste) et de Fedex prennent le relais des vols de passagers.
La salle d’approche
C’est dans cette pièce de 750 m2 que sont traités tous les appareils au départ et à l’arrivée de Paris-Charles de Gaulle et du Bourget, dans une zone comprise entre 200 et 300 km autour de Paris, et jusqu’à une altitude de 300 m avant l’atterrissage et 300 m après le décollage. Les atterrissages sont gérés par les contrôleurs situés à droite de la salle et les décollages, à gauche. Au fond du local sont regroupés les contrôleurs militaires de la base de Creil. L’équipement le plus essentiel du poste de contrôle est la console principale. C’est sur ce grand écran LCD que s’affichent toutes les informations du trafic autour de l’aéroport (coordonnées des appareils, vecteurs de déplacement, vitesse, altitude…). Le contrôleur utilise le séquenceur pour organiser le trafic dans la zone qui lui est confiée : espacement des appareils, mise en adéquation des vitesses, transfert d’un avion sur un circuit d’attente, etc.
La tour de contrôle
L’aéroport est équipé de trois tours de contrôle ou vigies. La tour Nord, haute de 95 m, gère le trafic concernant le doublet de pistes Nord, la tour Sud (85 m) assure le contrôle du doublet Sud. Ces deux tours fonctionnent durant la journée. La nuit, l’ensemble du contrôle est transféré vers la vigie centrale (photo), la tour historique de CDG (80 m), inoccupée de jour. Les contrôleurs de la tour régulent la circulation des aéronefs et véhicules sur la plate-forme. Ils prennent le relais de la salle d’approche et suivent les appareils à partir d’une altitude de 300 m, soit 5 à 6 minutes avant l’atterrissage. Chaque poste dispose d’un écran Aviso (système de gestion des circulations sol tout-temps) qui indique les coordonnées des avions circulant sur la plate-forme, transmises par les radars sol, ainsi que celles des véhicules d’ADP (équipés de balises GPS). Le contrôleur peut donc assurer le guidage des appareils, y compris en l’absence de visibilité.
Le service technique
Ce local de 940 m2 regroupe tous les systèmes informatiques dédiés à la navigation aérienne. La partie radionavigation gère les systèmes d’aide aux décollage et atterrissage des avions (ILS, VOR, DME…). Les informations, transmises par les 3 radars primaires et les 5 secondaires assurant la couverture de l’approche de Paris-CDG, convergent vers le calculateur du local technique. Celui-ci compare en temps réel les plots radar avec les plans de vol de chaque appareil (déposés à Bruxelles) afin de déterminer ses coordonnées (type d’avion, compagnie, provenance, destination, plan de vol, altitude, cap, vitesse…). Ce sont ces informations qui, une fois traduites sous forme visuelle, apparaissent sur la console principale du contrôleur. Enfin, le service technique assure la gestion de l’ensemble des systèmes de télécommunication, au sol ou vers les appareils en approche.
Le simulateur de la tour
Destiné à former les futurs contrôleurs, ce simulateur, conçu par ATCSIM, offre le même environnement qu’un poste de surveillance réel. Il permet de recréer toutes les conditions climatiques et simuler les incidents les plus variés. Par souci de réalisme, les scénarios de simulation sont conçus par des contrôleurs aériens. Les 9 vidéoprojecteurs Barcoreality Sim 4 affichent une image à 360° de l’environnement visible depuis les trois tours de contrôle, avec une définition de 1 280 points par 1 024. Le simulateur fonctionne à l’aide de 35 PC, dont la plupart sont des machines de bureau pour l’affichage des applications en 2D. Les 9 PC reliés aux vidéoprojecteurs sont équipés de cartes graphiques Nvidia Quadro FX 4500. Vieillissantes, elles devraient être bientôt remplacées par des Nvidia GeForce GTX 260 délivrant une plus grande puissance de calcul (voir p. 62). Cela permettra d’afficher des objets 3D plus détaillés, notamment les avions dont le rendu reste assez grossier.
Les superviseurs
Sur la centaine d’employés du service technique, quarante-huit sont dédiés à la supervision et au dépannage des installations, 24 h sur 24. Face à eux, les multiples écrans de contrôle leur permettent de contrôler le bon fonctionnement de toutes les installations (radars, calculateurs, postes téléphoniques et informatiques…). Tous les systèmes sensibles sont redondés de manière à ce qu’une panne ne puisse pas affecter le fonctionnement des installations. Si un problème survient, le superviseur a la possibilité de tenter un dépannage à distance. En cas d’échec, une équipe de techniciens est immédiatement envoyée sur place.
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