Depuis le passage à l’an 2000 et à l’euro, le système d’information est entré dans une phase d’alignement avec la stratégie de l’entreprise. Une tendance qui joue en faveur du recrutement des architectes de systèmes d’information (SI), lesquels interviennent très en amont. Ils doivent harmoniser les différents systèmes informatiques existants et proposer des solutions de gestion susceptibles d’apporter des gains de performance.Les architectes se scindent en deux catégories : l’expert technique et l’architecte métier (ou fonctionnel). Le premier conçoit des plates-formes techniques, dont il assure la cohérence et l’évolution. Il maîtrise des sujets aussi pointus que les réseaux, les systèmes d’exploitation ou les serveurs d’applications. “De son côté, l’architecte fonctionnel se positionne sur les processus métier de l’entreprise. Il cartographie l’existant et voit comment les applications interagissent. Cette démarche transversale dans l’entreprise garantit la cohérence du système d’information”, souligne Thierry Bonnet de la Borderie, responsable de l’agence Nord du cabinet de recrutement en informatique Solic Carrières.
” On ne devient pas architecte, on l’est d’emblée “
L’architecte de SI est, aujourd’hui, de plus en plus demandé par les PME. Or, il n’existe pas, à l’heure actuelle, de formation dédiée (*). Résultat : ces “oiseaux rares” se dénombrent au compte-gouttes. “Dans les grosses directions des systèmes d’information, on trouvera, tout au plus, un architecte pour cent à cent cinquante informaticiens”, estime Olivier Ballu, directeur associé au cabinet de recrutement Bernard Riquier. Selon lui, “on ne devient pas architecte, on l’est d’emblée “. Ce qui rend encore plus difficile leur recrutement. Car les compétences techniques ne suffisent pas. Les prédispositions intellectuelles et la maturité d’esprit sont tout aussi importantes. Le candidat doit faire preuve d’un haut niveau d’autonomie et d’une très grande agilité d’esprit pour appréhender les systèmes complexes, synthétiser des besoins et trouver des solutions. Sans oublier qu’il doit être une force de proposition auprès de la direction générale.Pour l’heure, sans formation spécifique, le candidat, de niveau Bac + 5, sort généralement d’une grande école d’ingénieurs (voire Polytechnique). En outre, l’architecte fonctionnel a suivi un cursus d’informatique de gestion. “En général, les candidats recrutés sont des gens très confirmés, dotés de dix à quinze ans d’expérience. Leur salaire d’embauche oscille entre 60 000 et 80 000 euros par an”, estime Olivier Ballu.(*) L’Insa de Rouen est l’une des rares écoles à proposer une option entièrement dédiée au métier d’architecte.
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