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Un bridge au parfum d’argentique pour les chasseurs d’images

Globalement bien équipé, le S100Fs de Fuji est doté d’options recréant les tons de ses pellicules couleur.

Il y a les chasseurs des Landes qui remplissent les estomacs de leurs amis de salmis de palombe et les chasseurs d’images qui s’embusquent pour saisir les premiers pas des marcassins. C’est à ces derniers que Fujifilm souhaite s’adresser avec son bridge haut de gamme, le S100Fs.

La finition de l’appareil semble excellente avec son boîtier noir de jais. Les photographes reflex ne perdront pas leurs repères avec son grip et sa pléthore de boutons et commandes. Côté optique – fixe, bridge oblige – Fuji ne s’est pas moqué du monde puisque c’est un 27-400mm (en équivalent 24×36) qui ouvre de F2,8 à F5.3. On a donc droit à un bon grand angle, un zoom puissant et des ouvertures permettant les arrière-plans flous en mode large. Fuji étant un acteur majeur des optiques – notamment dans le domaine de la vidéo pro – il y a fort à parier que le dispositif de ce S100Fs remplira correctement son office, d’autant qu’il bénéficie d’un système de stabilisation optique.

L’une des caractéristiques intéressantes de l’appareil, tant en termes de technique que de communication, est le mode de simulation des rendus des pellicules de la marque. En effet, dans le domaine de la photo argentique, on choisissait non seulement ses boîtiers, ses optiques, mais aussi ses films. Du légendaire Tri-X de Kodak qui a servi à tous les photographes de la guerre du Vietnam en passant par les films positifs Provia de Fujifilm, chaque photographe pouvait aller chercher un rendu qui lui convenait. L’ère du numérique venue, nombre d’utilisateurs ont cherché à retrouver leurs sensations au travers de filtres – on pense notamment au simulateur de filtres de DxO ou à des plug-ins Photoshop. Fuji a décidé de simplifier la vie des amateurs de ses films en intégrant l’émulation des films Provia et Velvia, en ajoutant à ceux-ci un mode couleurs atténuées (soft) et un mode portrait. Les fanas de photos de nature apprécieront la restitution des couleurs précises du Provia et très saturées du Velvia. Si les vrais photographes numériques préfèreront sans doute développer leurs clichés, les néo-convertis retrouveront les rendus couleur qu’ils appréciaient, sans avoir à passer par la case développement numérique avec Photoshop, DxO, Bible et consorts. Les utilisateurs avancés apprécieront d’ailleurs la génération des fichiers au format RAW, qui permet non seulement une meilleure qualité d’image mais offre en outre des possibilités de calibrage et de retouches non destructrices très avancées, notamment en termes de récupération dans les hautes lumières.

L’électronique de la machine est animée par le dernier processeur de traitement d’image du constructeur nippon, le RP III, qui offre, outre les traitements d’images de type pellicule, une gestion améliorée des plages dynamiques, autrement dit on récupère plus d’informations dans les portions sous et surexposées de l’image. A cela il faut rajouter une fonction de bracketing – prendre des photos consécutivement en variant de mode de prise de vue – avancée, permettant de jouer sur les valeurs d’exposition (quantité de lumière), de plage dynamique (plus ou moins de détails) ou de type de film simulé.

Si on ajoute un viseur électronique de qualité, un mode vidéo très classique VGA (640 x 480 pixels) et un mode rafale qui gère le RAW en 3 images par secondes, on obtient un appareil extrêmement prometteur sur le papier. Il faudra attendre le test et donc voir si l’ergonomie et la qualité des clichés sont au rendez-vous.

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Adrian BRANCO