En février dernier, Apple reconduisait pour deux ans son accord avec la société Liquidmetal pour conserver l’exclusivité de ses avancées technologiques, via une société commune créée spécialement, appelée Crucible Intellectual Property.
Un brevet industriel
C’est cette structure qui s’est vu accorder un brevet, déposé en août 2011, publié en février dernier et débusqué par le site Electronista. Ce brevet détaille un processus industriel pour produire en grande quantité des feuilles de BMG, ou Bulk Metallic Glass, ce qu’on appelle également le verre métallique ou alliage métallique amorphe.
Qu’est-ce donc ?
Très schématiquement, le procédé, proche dans sa forme des techniques appliquées au verre flotté, consiste à créer un alliage doté d’une structure atomique non cristalline. « Cette absence de structure cristalline signifie que les verres métalliques ne souffrent pas des défauts cristallins, comme le joint de grain et la dislocation. Sans ces « points faibles », les verres métalliques font preuve de propriétés mécaniques, d’un comportements magnétiques et d’une résistance à la corrosion extraordinaires. », expliquent Katharine Flores et R. H. Dauskardt, deux chercheurs spécialisés dans le domaine au sein de l’université de Stanford.
Production de masse
Ce qui signifie concrètement que l’alliage est résistant comme du métal mais souple comme du plastique et plus léger également que de l’acier. Comme ce dernier, il peut d’ailleurs être moulé ou injecté.
Le problème jusqu’à présent touchait à la production « industrielle » de ce genre d’alliage. Au point d’ailleurs qu’un des inventeurs du nouvel alliage métallique déclarait en mai 2012 qu’il faudrait encore trois à cinq ans pour arriver à une utilisation commerciale pour un budget de R&D de 300 à 500 millions de dollars. Des difficultés qui expliquaient que le seul outil en verre métallique couramment utilisé, pour l’instant, soit l’éjecteur de traîneau pour carte SIM dans les iPhone.
Une autoroute ?
Ce brevet ouvre de nouveaux horizons, une nouvelle voie, une autoroute de potentiels. Il indique qu’Apple et Liquidmetal ont, semble-t-il, trouvé une solution pour produire des « feuilles » de cet alliage pouvant mesurer de 0,1 à 25 mm d’épaisseur. Le brevet explique aussi qu’une usine qui utiliserait ce nouveau procédé pourrait produire jusqu’à 6 000 Km de feuilles d’alliage d’une largeur allant jusqu’à 3m par an.
De quoi faire des iPhone, des iPad, des Apple TV, des montres (tous quatre cités dans le brevet) et éventuellement des boîtiers plus larges, pour des téléviseurs, par exemple. Sachant que la possibilité de le mouler permet d’imaginer des formes impossibles à obtenir dans les conditions actuelles.
Plus léger, plus résistant, plus facile à former, et moins coûteux que les techniques actuelles qui consistent à extruder des plaques ou blocs, avec une grosse déperdition, cette technique pourrait ouvrir la porte à de nouveaux designs pour les iDevices et même l’ensemble des produits Apple. On est curieux de voir ce que cela va donner et s’interroge surtout sur le « quand ». Ces nouveaux produits arriveront-ils dès l’année prochaine ?
A lire aussi :
Apple garde la main sur Liquidmetal jusqu’en 2014 – 19/06/2012
Sources :
Brevet de Crucial Intellectual Property
Electronista
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.