- Prêt à abandonner votre disque dur pour un SSD ?
- Des performances bien supérieures
- Un bon plan pour les portables
Les SSD présentent un dernier avantage : leur petite taille. Au format 2,5 pouces, ils sont en mesure de remplacer un disque dur d’ordinateur portable. Ces derniers sont souvent particulièrement lents car ils tournent à 5 400 tr/min et consomment généralement plus qu’un SSD, ce qui pourrait apporter un important gain de performances et une autonomie supplémentaire.
Autre avantage important, les SSD ne possèdent aucune partie mécanique, ils résisteront donc beaucoup mieux aux chocs, même violents.
Nous avons tenté l’expérience sur notre machine de tests, un portable Pavillon dm3-1160ef signé HP, muni d’un processeur à basse consommation Intel Pentium SU4100, de 4 Go de mémoire vive et d’un disque dur de 320 Go particulièrement rapide, 7200 tr/min. Les gains en performances et en autonomie sont flagrants dans certains domaines : 20 secondes de moins pour démarrer Windows 7 avec le TorqX, par exemple.
De même, la consommation passe de 12,4 W à 10,3 W au repos, et de 18,2 à 15,8 W en lecture et en écriture. L’autonomie a fait un bon impressionnant de 58 minutes dans notre test d’autonomie classique (lecture DivX en boucle, luminosité de l’écran à fond, Wi-Fi activé), qui profite ici directement de la baisse de consommation offerte par un SSD.
Pour les portables, l’avantage du SSD est donc particulièrement palpable. Il faudra cependant, encore une fois, sacrifier la capacité de stockage de sa machine de plusieurs dizaines de gigaoctets, en payant beaucoup plus cher.
Des problèmes techniques encore présents
Le problème est simple : la mise au point d’un SSD tâtonne encore. Les premiers disques du genre furent de graves exemples de la manière avec laquelle l’industrie informatique, souhaitant dégager des profits sur une technologie qu’elle ne maîtrise pas encore, peut faire essuyer les plâtres aux passionnés qui se précipitent sur des produits annoncés comme révolutionnaires.
Les SSD ont eu un problème majeur que les fabricants ont encore du mal à éradiquer aujourd’hui : la dégradation brutale de leurs performances après quelques heures d’utilisation. Il a fallu mettre au point une nouvelle technique pour contourner le problème, le TRIM. Mais beaucoup la considèrent encore comme du bricolage, qui apporte une solution variable selon les modèles de SSD et leur utilisation.
Le TRIM est aujourd’hui intégré dans le micro-logiciel (firmware) de beaucoup de SSD. On le retrouve aussi dans Windows 7. Il permet de tenir le SSD informé des données qui sont effacées par l’utilisateur. Le SSD peut alors rationnaliser l’exploitation des cellules de mémoire flash et préserver ses performances au cours du temps.
Le seul problème est que cette technologie est très dépendante du firmware de chaque modèle de SSD. Aujourd’hui encore, on observe des ratés majeurs (site en anglais), comme sur le RealSSD C300 de Crucial, dont la fonction TRIM se montre gravement défectueuse. Crucial, après avoir lancé la commercialisation du disque, travaille désormais sur un nouveau firmware corrigé pour pallier ce problème de performance.
La même mésaventure est arrivée à Intel, sur ses premiers SSD X25-M. Voilà donc encore des exemples de SSD très récents, censés avoir dépassé les problèmes de leurs ancêtres, manifestement pas si efficacement que prévu.
Autre problème, le TRIM fonctionne moins bien lorsque la capacité de stockage du SSD est saturée. L’idéal serait de laisser toujours 20 % d’espace libre pour que le système fonctionne au mieux de ses capacités. Un comble pour des produits dont le coût par gigaoctet est extrêmement élevé. Et sur ce point, il n’y a actuellement aucune solution.
Notez par ailleurs que jusqu’à peu de temps le TRIM ne fonctionnait pas sur deux disques SSD disposés en RAID-0. Intel a très récemment sorti de nouveaux pilotes permettant au contrôleur Sata de leur southbridge ICH10 et ICH11 de gérer le TRIM en RAID-0. Ce TRIM en RAID-0 n’est donc pas encore totalement généralisé.
Encore un peu de patience !
Selon nous, la réponse est pour l’instant claire : mieux vaut attendre. On constate que, même sur les plus récents SSD comme le Crucial, les firmwares ne sont pas encore totalement maîtrisés par les développeurs, qui doivent encore mettre au point des mises à jour pour corriger les problèmes des premières versions.
C’est essentiellement la commande TRIM qui pose problème, car elle ressemble effectivement beaucoup à un bricolage qui consiste à contourner un problème plutôt que de le supprimer à la source. Toutefois, en bons enthousiastes, ce n’est pas ce problème de jeunesse qui a déterminé à lui seul notre conclusion.
C’est finalement une question d’argent : autant attendre quelques générations de SSD pour espérer obtenir des disques plus fiables à long terme, sachant que les prix baisseront aussi nécessairement. Pour l’instant, l’utilité du SSD est surtout intéressante pour les ordinateurs portables, ils sont solides, performants et peu gourmands en énergie.
Pour le reste, autant préférer un disque dur très haut de gamme comme le VelociRaptor 600 Go – toujours moins cher – et dont la technologie est, elle, parfaitement maîtrisée.
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