Avez-vous vu Cars, la récente production des studios Pixar, un film dont les uniques personnages sont des voitures ? Avec ses superbes images et son scénario bien ficelé, ce film est une réelle réussite. Afin
de prolonger le plaisir du film, vous décidez d’acheter ?” ou d’offrir à vos enfants ?” le jeu vidéo dérivé du long-métrage et annoncé, pendant la séance, à grand renfort de spots publicitaires. Le
‘ hasard ‘ fait bien les choses : les magasins spécialisés viennent justement de recevoir le jeu Cars, édité par la société THQ et adapté à pratiquement toutes les consoles, XBox, PS2, GBA et
Nintendo DS. C’est cette dernière version que j’ai achetée. Si j’avais su…Je ne suis guère partisan des jugements à l’emporte-pièce, mais je crois que l’on peut considérer que, dans ce cas, l’éditeur s’est franchement moqué de ses clients. Les graphismes sont affligeants, nettement en dessous de ceux que l’on
trouvait aux temps de la Dreamcast, les minijeux sont insipides et tout juste du niveau de la Gameboy (la version originale de 1988 !), le tout pour 40 euros, quand même… Bref, il est clair que l’éditeur a pressé ses développeurs pour
que le jeu sorte quasiment en même temps que le film. En un mot : vite fait, mal fait.Un petit détail me semble d’ailleurs assez significatif : l’éditeur, contrairement à l’usage, n’a guère envoyé de préversions de son logiciel aux journalistes de la presse spécialisée. Sans doute redoutait-il que la publication du
test précède la mise en vente… et la plombe. Avec Cars, on est à mille lieues des scénarios ultrasophistiqués, de la qualité visuelle et de l’ingéniosité omniprésente dans les jeux de Nintendo. Mais Cars
n’est ni le premier, ni le dernier exemple d’un bon film devenu un mauvais jeu. De nombreux succès du cinéma, de Harry Potter à Nemo, en passant par Les Indestructibles et le
Da Vinci Code, ont été adaptés sur les consoles les plus populaires avec une qualité inégale.Faut-il tendre tant de passerelles entre le cinéma et le jeu vidéo ? Après tout, les deux mondes ne sont pas si proches. Dans les salles obscures, le spectateur est passif. Le joueur, au contraire, influence sans cesse le
déroulement de sa partie. D’ailleurs, Final Fantasy, un des rares cas de transposition inverse (un jeu vidéo devenu un film) n’a connu qu’un succès d’estime.Jeu et cinéma sont deux mondes différents, qu’on n’aborde pas avec le même état d’esprit. Il est donc peut-être maladroit de vouloir à tout prix marier la carpe et le lapin.* Rédacteur en chef adjoint de L’Ordinateur Individuel
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