Un télétravailleur américain sur six vit en Californie, selon Smart Valley, une organisation qui coordonne les projets de télétravail dans la Silicon Valley. L’origine du succès de cette formule aux États-Unis date d’une loi de 1991, le “Clean Air Act”, qui impose aux entreprises de mettre en place des solutions pour réduire la pollution atmosphérique.
Mesure verte
Anticipant que les opérations de covoiturage, imposées par une modification des règles de circulation routière (une voie est réservée aux véhicules transportant plus de deux personnes aux heures de pointe), ne seraient pas suffisantes, l’état de Californie a, dès le départ, encouragé les initiatives de télétravail. Une idée très bien accueillie par les entreprises. Pour être le poumon américain des nouvelles technologies, le Golden State compte aussi les centres urbains les plus embouteillés des États-Unis. Pour les entreprises, les heures de travail perdues dans ces embouteillages monstres (plusieurs heures pour faire les 100 kilomètres qui séparent San Francisco de San Jose, la métropole de la Silicon Valley) se chiffraient en millions de dollars. Ce sont naturellement les sociétés de haute technologie qui ont donné les premières l’exemple.Chez Hewlett-Packard, dont le siège est à Palo Alto, au beau milieu de la vallée, 5 % des 50 000 salariés américains du groupe travaillent à domicile au moins un jour par semaine. “Si l’impact est difficile à chiffrer, la productivité des employés concernés a incontestablement augmenté, assure Jerry Cashman, l’un des responsables du programme chez HP, et le télétravail constitue un bon argument de vente auprès des candidats à l’embauche.”
Le grand patron aussi
Bien sûr, tout n’est pas forcément simple. “Lorsque les salariés restent trop longtemps éloignés de l’entreprise, ils courent le risque d’être déboussolés. Certains perdent leurs repères”, constate Marci Howerd, la responsable du programme de télétravail chez Pacific Bell, l’opérateur de télécommunications local.“Il existe aussi un autre danger pour l’entreprise, c’est celui de perdre sa culture.” Un écueil qui peut être évité, ajoute-t-elle, en limitant le nombre de jours de télétravail et surtout en permettant aux employés qui y recourent de continuer à exercer les mêmes responsabilités dans l’entreprise. L’argument n’est pas mince : dans la Silicon Valley, le télétravail n’est en effet pas réservé aux employés subalternes. Loin de là. Toute la chaîne de direction peut y accéder, et ne s’en prive pas. Ainsi, le PDG d’Intel, Craig Barret, reconnaît volontiers qu’il travaille souvent, en pleine semaine, depuis son ranch du Montana.
L’entreprise attentive
Mais au-delà de l’appétence des Américains pour le travail à domicile, c’est surtout le soin que les entreprises apportent à sa mise en place et à son suivi qui étonne. Outre l’infrastructure technique, (ordinateur portable dernier cri avec un accès internet à haut débit et sécurisé), les télétravailleurs bénéficient souvent de plus d’attention que les autres salariés de l’entreprise, profitant même, au besoin, dune assistance psychologique.
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