‘ Notre offre est inégalée. On fait la course en tête. ‘ Ces deux phrases, énoncées par Mickael Boukobza, directeur général de Free, résument parfaitement le discours tenu aujourd’hui par
le numéro deux de l’Internet en France, derrière Wanadoo. Free en a terminé avec le profil bas.Il peut sans doute se le permettre, tant l’année 2004 fut un excellent millésime pour lui. Les chiffres soulignent l’écart creusé sur la concurrence dans l’ADSL. En décembre 2003, Free comptabilisait 485 000 abonnés ADSL. Un
an plus tard, ce chiffre a plus que doublé, puisque la société a franchi le million d’abonnés en décembre, et ce, ‘ plus tôt que prévu ‘.Sur cette période, le parc de Freebox, le célèbre modem maison, a été multiplié par plus de sept, pour s’établir à 747 000. Les abonnés ADSL représentent désormais 70 % de sa clientèle totale, contre seulement 21 % fin
2003.Sur les 6,1 millions d’abonnés à l’ADSL recensés en France à fin 2004, Free en revendique 17 % (contre 15 % en 2003). C’est certes loin des 47 % de Wanadoo (environ 2,8 millions de clients), mais le FAI se place
confortablement devant les autres fournisseurs d’accès, qui se partagent plus ou moins également les 36 % restants. AOL, considéré comme le numéro trois, n’affichait fin 2004 que 350 000 clients environ. Bien calé dans son fauteuil de
challenger, Free dit ne pas craindre de futurs phénomènes de concentration.Free explique sa réussite par son offre, présentée comme plus simple et plus complète que celle de ses concurrents. ‘ Nous allons maintenir cette offre packagée et nous pensons profiter de la déception liée aux
offres à tiroirs ‘, explique Mickael Boukobza. Autre avantage mis en avant : ‘ La bataille a aussi lieu sur les services. Les autres essaient de nous imiter. Nous avons été les premiers à annoncer
l’ADSL2+, et nous sommes les seuls à en commercialiser aujourd’hui. ‘Free considère que son offre lui a permis de recruter plus d’abonnés que ses concurrents, malgré un budget marketing plus réduit (579 000 nouveaux venus, pour un budget de 17 millions d’euros). En comparaison, selon Free,
neuf telecom et Cegetel auraient dépensé respectivement 87,8 et 84,3 millions d’euros pour recruter 340 000 et 244 000 nouveaux clients. France Télécom, lui, a dépensé et recruté en masse (109 millions investis pour
1,158 million de nouveaux clients ADSL).
Free va-t-il pouvoir poursuivre sa course en avant ?
Si Free qualifie l’année 2004 de ‘ pic ‘, l’entreprise parie sur un rythme toujours élevé en 2005. D’ici à la fin de l’année, le FAI s’est fixé l’objectif de 1,5 million de clients ADSL.
‘ C’est un chiffre ambitieux mais réaliste, nous sommes confiants ‘, précise Mickael Boukobza.Free investira cette année environ 170 millions d’euros (contre 210 en 2004), notamment pour étendre son réseau de fibre optique et continuer à dégrouper. ‘ Pour nous, une zone en option 5 [où
les FAI achètent du trafic ADSL à France Télécom, NDLR] n’est pas une zone non dégroupée, mais plutôt qui n ‘est pas encore dégroupée ‘. Aujourd’hui, la moitié de ses abonnés ADSL sont dégroupés, partiellement ou
totalement. Free vise 70 % à terme.Reste une question, primordiale pour l’opérateur, et qui lui vaut souvent de très virulentes critiques : sa capacité à suivre le rythme infernal de cette perpétuelle course en avant. ‘ Concernant les
livraisons de Freebox, nous avons en effet eu des problèmes importants, mais le “couac” est derrière nous. Nous livrons désormais en moyenne en 8,6 jours. Et le renouvellement de matériel est encore plus
rapide. ‘Free assure ne plus connaître de ‘ points noirs ‘ dans ce domaine. Il en admet néanmoins un autre : le service clients. ‘ Nous focalisons notre attention dessus
pour 2005. Nous sommes en phase de recrutement de 100 personnes supplémentaires pour notre centre d’appels, qui compte aujourd’hui 750 conseillers. Cela fait, nous serons à un niveau correct de disponibilité. ‘
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