L’avenir d’Internet dans les pays en voie de développement passe-t-il par une flotte de ballons dirigeables ? Des chercheurs suisses et anglais en sont convaincus. Depuis plus d’un an, leurs différentes équipes
travaillent à la mise au point du projet ‘ X-Station ‘, imaginé par Kamal Alavi, un ingénieur et entrepreneur iranien vivant en Suisse.Selon lui, ce dirigeable de 100 mètres de long, qui agirait comme un satellite, permettrait de transmettre les services haut débit (voix sur IP, Internet, voire même télévision sur Internet) dans un rayon de 1000 kilomètres
sile relief n’est pas trop marqué. Pour se maintenir exactement au même endroit, à 21 kilomètres du sol sans y être relié aucunement, il sera équipé de moteurs et d’un système GPS.Un tel projet doit évidemment faire face à de nombreux défis : l’isolation du ballon rempli d’hélium et du matériel embarqué ou encore la puissance des moteurs contre des vents pouvant atteindre des vitesses élevées… Malgré tout,
cette solution serait ‘ peu onéreuse, abordable et rapide. Pas besoin de dépenser des millions de dollars ‘, indiquait Kamal Alavi à l’AFP en mars dernier. Au sol, les utilisateurs auront à s’équiper de
récepteurs.Trois X-Stations suffiraient à couvrir un pays comme la Suisse. Pour le continent africain, une quarantaine s’avéreraient nécessaires. Des pays comme le Sénégal et l’Algérie se sont dits séduits et l’idée a retenu l’attention du
Fonds mondial de solidarité numérique (FSN), mis en place par le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) à Genève en 2003 et à Tunis en 2005.
Lancement en 2012 ?
Ce projet rappelle celui mené il y a une dizaine d’années par la Nasa et interrompu pour des raisons plus politiques que techniques. Entre temps, ‘ les technologies des matériaux, des batteries et des
cellules solaires ont beaucoup évolué ‘, indique Jean-Philippe Thiran, professeur au Laboratoire de traitement des signaux de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et principal responsable du projet X-Station.Le dirigeable est complètement souple, il ne renferme aucune structure rigide. Il dispose d’une double enveloppe faite d’un substrat de fibres synthétiques laminées (trois fois plus résistant que l’aluminium) et d’un petit
avion en fibre de carbone sans pilote, attaché dessous. Le sommet du ballon est recouvert de cellules solaires pour fournir de l’énergie. La X-Station n’a pas besoin d’embarquer une électronique très puissante.Les chercheurs des prestigieuses Ecoles polytechniques fédérales de Lausanne (EPFL) et de Zurich (EPFZ) ont multiplié les simulations sur ordinateur. ‘ Nous avons aussi testé des équipements électroniques et de
télécommunications depuis un hélicoptère. Prochainement nous testerons également la partie moteur et contrôle depuis un ballon à air chaud ‘, indique Jean-Philippe Thiran.Un prototype de 10 mètres de long a aussi été testé cet été. La prochaine étape devrait avoir lieu à la mi-décembre avec le vol d’un ballon de 30 mètres de long. En 2008, ce sera au tour de la version finale de voler en
principe au-dessus de la Suisse et de l’Afrique. Deux ou trois ans plus tard, le projet pourrait être commercialisé.
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