L’objectif de l’alliance : faire décoller au plus vite le GPRS, et surtout l’UMTS. Ses membres (parmi lesquels aucun Français ne figure) y ont tellement investi qu’ils veulent en toucher les bénéfices le plus vite possible.Le constructeur finlandais, qui semble avoir quelques longueurs d’avance, est même prêt à lever le voile sur quelques-unes de ses technologies pour accélérer encore le mouvement.Mais à quoi ça sert d’avoir les meilleurs trains du monde s’il n’y a pas de voyageurs à transporter ? En l’occurrence, les voyageurs sont les services, et il n’y en a guère de réellement convaincants qui soient annoncés.Le véritable frein à l’UMTS n’est pas la technologie, mais le manque d’imagination. C’est pourtant elle qui permettra de concevoir les applications miracles qui appâteront le client. Promettre à un utilisateur qu’il disposera d’un débit de 140 kbit/s, et même de 384 kbit/s, au lieu des 9,6 kbit/s avec son GSM, ne le convaincra pas de sauter le pas.L’argent nécessaire au développement de nouveaux produits, on finit toujours par en trouver. La technologie, on arrive à la maîtriser plus ou moins rapidement. Mais, l’idée lumineuse qui ouvrira les portes du succès commercial ne se laisse pas apprivoiser aussi facilement. Alors, au lieu de se concentrer uniquement sur la technologie, pourquoi ne pas créer une alliance, un forum qui phosphorerait sur les usages possibles et, surtout, sur les nouvelles formes de tarification.Dans notre monde, il ne s’agit plus de répondre à un besoin, mais de le susciter. Ethernet a attendu une quinzaine d’années avant de s’imposer dans les réseaux locaux, car dans les années 70 et 80, on n’avait guère besoin de réseaux locaux. L’hégémonique IP a passé une vingtaine d’années en purgatoire avant de rencontrer le succès, parce que le monde n’était pas prêt pour l’Internet. Même le GSM a végété une dizaine d’années avant de devenir un phénomène de société.Avec l’UMTS, les industriels n’entendent pas attendre aussi longtemps. Ils veulent aller plus vite que la musique. Alors, ils poussent les feux. Mais ils en restent encore aux schémas de pensée d’antan sans avoir ” inventé ” le besoin qui fera de leurs technologies un succès. Finalement, cette alliance est un aveu dimpuissance.* Grand reporter à 01 InformatiqueProchaine chronique vendredi 11 janvier
2002
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