Joliment intitulé La terre des âmes errantes, ce documentaire a obtenu le Grand Prix et le Prix Louis Marcorelles au festival du Cinéma du Réel, qui s’est tenu à Paris le mois dernier. Ce film décrit la vie quotidienne d’un chantier, celui de la pose d’un câble qui traverse le Cambodge de part en part, de la Thaïlande au Vietnam. Le travail consiste à creuser, sans aucune aide mécanique, une tranchée d’un mètre de profondeur.Le projet était financé par l’Allemagne et supervisé par Alcatel. Le documentaire met en évidence les conditions concrètes de travail, et l’hygiène déplorable. Mais comme déclare Rithy Panh, le réalisateur du film,“Il n’y a pas que cela dans le film”. En effet, bien au-delà de la simple dénonciation, le film, d’une extrême sensibilité, montre un Cambodge aux prises avec son histoire tragique. Lorsque les travaux mettent à jour les restes des victimes de Khmers rouges, ou les mines qu’il faut neutraliser.Voir ce film, c’est découvrir qu’un nouveau câble nest pas une simple ligne sur la carte, mais aussi une véritable aventure humaine.
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