Les grands organismes de formation continue sont les derniers avec lesquels je travaille. Ils sont très chers et ne proposent que des modules standards.” Ce manque de flexibilité qu’évoque Gérard Chapon, directeur des ressources humaines de la SSII Ares, revient souvent dans la bouche des utilisateurs. Il faut dire que cette flexibilité correspond au premier critère de sélection d’un institut de formation, loin devant la notoriété de l’organisme ou le coût, comme le révèle le sondage réalisé en décembre dernier par la société Multilignes pour le compte de 01 Informatique.Forte de ce constat, la SSII recourt à des prestataires individuels pour former le gros de ses troupes aux compétences technico-managériales. Un domaine clé, dont le DRH mesure l’enjeu : “ Les difficultés rencontrées dans un projet sont à 80 % d’origine humaine, relationnelle, la technique contribuant à 20 % de sa réussite.” Quand bien même l’investissement dans les formations techniques est supérieur à celui du management – 80 %, contre 20 %.
Un manque de mise en situation dans les formations généralistes
Plus acerbe est la critique chez Siemens France. “On ne peut pas devenir tennisman en regardant un match à la télévision ! persifle Anne Yoldjian, qui pilote le cursus Management Learning, soulignant le manque de mise en situation dans les formations généralistes. De fait, le constructeur allemand opte pour les interventions sur mesure de prestataires extérieurs indépendants. Même son de cloche chez Oracle, où l’esprit de conduite du changement flotte dans l’entreprise depuis deux ans : “Je fais plus confiance à la personnalité d’un consultant indépendant et de haut niveau”, observe Chantal Le-Roy-Ragot, responsable du recrutement.Pourtant, à entendre les Cegos, Demos, Learning Tree International et autres ténors de la formation continue, ils auraient enregistré l’an dernier une croissance des revenus de l’ordre de 20 % sur ces seules formations technico-managériales. Et ils se défendent bien de manquer de flexibilité. Il est vrai que la plupart commencent à revoir leur copie.IB Formation, par exemple, s’apprête à signer un partenariat avec un constructeur automobile pour monter une formation maison avec des tuteurs en ligne à partir des problématiques identifiées chez le client. De même, comme l’assure Sylvie Pellet, responsable formation chez GL Trade, éditeur de logiciels financiers : “Demos fait preuve de souplesse tant au niveau du contenu des programmes que des aspects didacticiels, particulièrement pour les formations intra-entreprises “. Autre innovation, le mariage étroit entre problématique de l’utilisateur et de l’informatique. Cegos a ainsi formé l’an dernier en interentreprises une centaine de stagiaires aux méthodes de conduite de projets informatiques en mélangeant systématiquement dans ses cursus les deux parties. Auparavant, ce type d’association se réalisait uniquement de manière occasionnelle. “L’intérêt est notamment de traiter ouvertement les problèmes de communication dans un contexte technique “, conclut Brigitte Courbaron, chargée d’affaires au groupe de maintenance informatique à EDF, qui a suivi avec satisfaction un stage de trois mois.
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