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UMTS, l’onde de choc

Visiblement, les marchés ont du mal à se remettre de l’éclatement de la bulle spéculative de l’UMTS. Toutes les télécommunications semblent affectées, et pas seulement les mobiles, les investisseurs étant devenus subitement beaucoup plus circonspects.

Et chacun de s’étonner maintenant de la facilité avec laquelle cette bulle avait pu se former. Les constructeurs d’infrastructures y sont certainement pour beaucoup. Ils ont fait croire qu’ils étaient déjà prêts pour la mobilité de troisième génération, et qu’ils allaient amplifier la vague Internet par sa combinaison avec le sans-fil en mode paquets et à plus hauts débits.Très symptomatiquement, c’est en Finlande, la patrie de Nokia, qu’avait été accordée, dès 1999, la première licence UMTS. La Commission de Bruxelles n’avait pas tardé, ensuite, à lui emboîter le pas. Entraînée par les arguments du lobby des équipementiers, elle a exigé de tous les gouvernements de l’Union européenne qu’ils distribuent un maximum de licences avant le 31 décembre 2001, en vue d’une première ouverture généralisée de services dès le début de 2002.Martin Bangemann lui-même a alimenté les surenchères en décrétant que l’UMTS allait enfin donner l’occasion au Vieux Continent de rattraper, voire de dépasser les Etats-Unis, sur le double terrain de la société de l’information et de la mobilité. Le pari semblait jouable, d’autant qu’une fenêtre d’opportunité assez confortable s’était présentée. Les Etats-Unis, en effet, avaient décidé de ne s’occuper de l’Internet mobile hauts débits qu’à partir de fin 2001. Ce fut une époque folle. “Tout le monde était obligé de suivre, se souvient Dominique Roux, du collège de l’ART. Tout le monde a été pris de vertige. On a voulu brûler les étapes de peur de rater l’occasion.”On n’a donc pas pris le temps de coordonner les modes d’attribution des licences. Certains gouvernements ont choisi les enchères, d’autres, le concours de beauté. Mais tous comptaient en tirer un profit maximal. Les gouvernements britannique et allemand ont finalement été les seuls à tirer leur épingle du jeu. Mais à quel prix pour les opérateurs ? Dans cette cacophonie, la France est loin d’avoir donné le meilleur exemple. La redevance de 32,5 milliards de francs, qu’elle demande à chaque opérateur autorisé pour l’usage des fréquences, a été dissuasive pour trois candidats sur cinq. Elle est, en outre, de nature à geler le marché. Elle n’incitera guère les deux candidats restants à accueillir des MVNO (opérateurs mobiles virtuels), alors que leurs homologues britanniques auront la possibilité de revendre leur réseau par petits bouts.Moralité ? “Il ne sert à rien de chercher à imposer des technologies qui n’ont pas encore trouvé leur marché, ni leur modèle économique, considère Dominique Roux. Il aurait été plus sage de se donner un peu plus de temps.”

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