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UMTS : le gouvernement coupe la poire en deux

Face à la fronde des opérateurs contre l’attribution aux enchères des fréquences UMTS, le gouvernement a finalement préféré transiger. Il a fixé à 32,5 milliards de francs le prix de chaque licence.

Le tir de barrage de Bouygues et de Vivendi contre une éventuelle mise aux enchères des licences UMTS a porté ses fruits. Il faut dire que de grands établissements financiers (le Crédit Lyonnais et la banque Rothschild) s’étaient associés au ch?”ur des ‘ pleureuses ‘… C’est donc bien la formule de soumission comparative, avec un droit d’entrée et une redevance, qui a été retenue. Cela devrait rapporter à l’Etat la bagatelle de 32,5 milliards de francs par licence.

L’Etat, prêt à payer pour une fréquence lui appartenant déjà !

La somme peut paraître élevée, mais les opérateurs semblent faire contre mauvaise fortune bon c?”ur. Après les cris d’orfraie de ces dernières semaines, le soufflé est assez vite retombé. Cela s’explique surtout par le fractionnement dans le temps du paiement des 32,5 milliards de francs, la moitié de la somme devant toutefois être réglée en 2001 et 2002. L’impact en matière d’impôt sur les bénéfices permettra de limiter les dégâts, et le coût des licences sera proportionnel au poids des actionnaires dans le capital de chaque opérateur. Sur ce point, la licence UMTS ne devrait ainsi coûter ‘ que ‘ 11,5 milliards de francs à Vivendi (qui détient 44 % de Cegetel, qui contrôle lui-même 80 % de SFR). L’addition, pour Bouygues, atteindra 17,8 milliards de francs (le groupe détient 55 % de Bouygues Telecom). Seul France Télécom paiera donc vraiment le prix fort. Un contexte assez surréaliste d’ailleurs, car l’Etat – qui détient la majorité du capital de l’opérateur public – va finalement… se revendre la fréquence à lui-même. Un tour de passe-passe bien franco-français, mais qui ne fait visiblement tiquer personne !
Quant à la quatrième licence, les deux principaux candidats sont actuellement Suez-Lyonnaise (associé à Telefónica) et Deutsche Telekom. Maintenant que le volet financier de l’attribution des licences est connu, le bras de fer devrait surtout porter sur les conditions dans lesquelles le quatrième opérateur pourra bénéficier d’un accord d’itinérance avec les trois opérateurs déjà en place. Pour le calendrier, les choses se précisent aussi. Courant juillet doit être lancé un appel à candidatures pour une remise des dossiers d’ici à décembre.

Deux ans à attendre avant le lancement commercial

S’ouvrira ensuite une période d’instruction des dossiers, sous l’égide de l’ART, pour une attribution des licences six mois plus tard. Les opérateurs devraient alors ouvrir leurs services UMTS au début de 2002. Un horizon qui ne trompe cependant pas grand monde. ‘ S’il faut ouvrir un service expérimental en janvier 2002, nous le ferons ‘, assure un opérateur tricolore, pour qui le lancement commercial n’aura pas lieu avant la fin de 2002, dans le meilleur des cas. Ailleurs, les procédures d’attribution des licences UMTS suivent leur cours. En Allemagne, cinq ou six licences seront mises aux enchères cet été. En Italie, un processus mixte (soumission comparative et enchères encadrées) vient d’être lancé. Enfin, des enchères seront organisées en Suisse pour quatre fréquences.

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Henri Bessières