Véritable sésame de l’Internet mobile à haut débit, l’UMTS est désigné comme le successeur des réseaux de téléphonie mobile actuels, dits de deuxième génération ou GSM. Prévu pour être lancé en France le 1er janvier 2002, l’UMTS est toujours en gestation malgré un engouement sans précédent de l’industrie des télécoms. Après de multiples valses- hésitations et bras de fer entre pouvoirs publics français et opérateurs, l’attribution des fréquences est désormais prévue au plus tôt pour novembre 2002. Le démarrage commercial, lui, est envisagé par les plus optimistes pour la fin 2003. Certains murmurent néanmoins qu’à trop se faire attendre, la téléphonie 3G (3e génération) pourrait se faire damer le pion par des technologies plus mûres et moins onéreuses. Et de prononcer les noms de concurrents potentiels comme celui des réseaux radio locaux (802.11a ou HiperLAN).
Utilisation : entre téléphonie et informatique
L’UMTS délivrera un débit pouvant atteindre 2 Mbit/s, soit 200 fois plus que la technologie actuelle. Au-delà des simples communications voix, ce haut débit offrira aux possesseurs de terminaux compatibles une large gamme de services : la réception et l’émission de données, mais aussi de contenus multimédias (vidéo, visioconférence…). Les applications de l’UMTS devraient être nombreuses et participer à la convergence de la téléphonie et de l’informatique. A priori, elles se déploieront naturellement en entreprise avant d’atteindre le grand public. Équipé de téléphones mobiles à grand écran, le personnel itinérant pourra ainsi accéder à l’Internet à haut débit, aux applications et au réseau de l’entreprise. L’UMTS pourra même servir à interconnecter un petit nombre de postes de travail. Par ailleurs, parmi les autres bénéfices attendus, l’UMTS offrira des pos- sibilités d’interopérabilité entre les réseaux de télécommunications mobiles internationaux, mais aussi les réseaux de téléphonie fixe et les réseaux satellitaires. Quel que soit le lieu où il se trouve et les particularités régionales du réseau, l’utilisateur pourra accéder partout dans le monde et ce, en toute transparence, à son VHE (Virtual Home Environment), c’est-à-dire à l’ensemble de ses services personnalisés comprenant, par exemple, sa messagerie ou un fil d’informations.
Principe de fonctionnement : des débits variables selon la localisation
Pour certains aspects, l’architecture du réseau UMTS se rapproche de celle du GSM avec, par exemple, l’existence de zones de réception ayant chacune des débits différents. Tout dépendra en effet du type de cellule radio émettrice proche du terminal de l’utilisateur. La première zone de couverture est la picocellule. Elle couvrira un utilisateur proche (entre 20 et 400 m) Sa mobilité est ici réduite, mais le trafic approche 2 Mbit/s. Pour la deuxième zone, les environnements urbains sont équipés de microcellules (2 km de portée) et permettent une plus grande mobilité, le débit étant limité à 384 kbit/s. La zone de couverture la plus étendue est couverte par les macrocellules (jusqu’à 20 km de portée) dites suburbaines ne dépassant pas 144 kbit/s. Enfin, les zones désertiques seront couvertes par des liaisons satellites. En revanche, l’UMTS se différencie par une bande de fréquences comprises entre 1 885 et 2 200 MHz au lieu des 900 et 1 800 MHz du GSM. De même, l’UMTS utilise un multiplexage fréquentiel (attribution à chaque utilisateur d’une fréquence spécifique pour l’émission et la réception des données) alors que le GSM est basé sur un multiplexage temporel (le temps d’utilisation de la bande passante est divisé entre les utilisateurs). Deux raisons qui expliquent pourquoi l’UMTS ne peut s’appuyer sur les infrastructures GSM actuelles. Autre particularité, le réseau de l’UMTS est formé de deux parties, le c?”ur de réseau et le réseau d’accès appelé Utran (UMTS Terrestrial Access Network). Entre les deux, l’interface générique Iu est capable, en plus de l’Utran, de connecter, au c?”ur du réseau, des réseaux de technologie différentes, comme le SRAN (Satellite Radio Access Network) ou le BRAN (le Broadband Radio Access Network) au travers des infrastructures WLAN. Le c?”ur de réseau comprend deux domaines de services : le CS (Circuit Switched) Domain et le PS (Packet Switched) Domain. Si le premier est utilisé pour la téléphonie, le second autorise la commutation de paquets et permet aux terminaux 3G de gérer simultanément un service voix et un service de transmission de données.
Acteurs : aucune offre concrète avant 2004
Après SFR et Orange, Bouygues Telecom s’est porté candidat en mai 2002 à une licence UMTS sur le marché français. Selon l’ART (Autorité de régulation des télécommunications), l’attribution des fréquences des trois opérateurs débutera en octobre 2002 pour les grandes villes françaises, et s’échelonnera jusqu’à janvier 2004 pour l’ensemble du territoire. À cette date, si les engagements sont tenus, 25 % de la population métropolitaine accédera aux services voix de l’UMTS et 20 % aux services de transmission de données en mode paquets à 144 kbit/s. En 2010, ces pourcentages devraient être de 80 et 60 %. L’UMTS restera encore longtemps pour certains une technologie inaccessible. En attendant, les futurs terminaux UMTS fonctionneront également avec les services GPRS et GSM.
Alternatives : GPRS et Edge
Entre la deuxième et la troisième génération, se situent GPRS et Edge, des technologies 2,5G et 2,75G. Elles ont l’avantage de s’appuyer sur l’infrastructure GSM existante. Le GPRS, technologie de transmission en mode paquets, multiplie par trois le débit proposé par le GSM, soit 115 kbit/s. Quant à Edge (Enhanced Data Rate for GSM Evolution), coincé entre la 2,5G et la 3G, il offre,lui, un débit de 384 kbit/s. Concernant certains types d’applications, l’UMTS devra aussi affronter la concurrence de technologies émergentes, comme celles des réseaux sans fil (WLAN). Avec des débits qui devraient atteindre 54 Mbit/s, 802.11a et HiperLAN2 sont parfois même appelées architectures 4G. Si elles se multiplient dans les lieux publics, comme certains le prévoient, elles empiéteront sur le territoire de l’UMTS.
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