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UMTS : France Télécom s’offrirait l’espagnol Xfera

L’opérateur français pourrait, selon le quotidien ABC, récupérer la licence UMTS de Xfera. Ce nouvel entrant sur le marché espagnol, détenu à 31 % par Vivendi Universal, est victime du retard pris dans le déploiement de l’UMTS.

La quatrième licence voulue et encouragée par le gouvernement en 2000 est en passe de sombrer… Selon le quotidien espagnol
ABC
, le consortium Xfera, détenu à 34 % par Sonera-ACS et à 31 % par Vivendi Universal-FCC, a décidé de se donner trois semaines avant de décider de son futur.Deux hypothèses sont actuellement à l’ordre du jour. La première consisterait à geler le projet jusqu’à l’arrivée effective de l’UMTS ?” notamment l’achèvement des réseaux et la commercialisation des téléphones mobiles de troisième génération. Avec pour conséquence, l’obligation pour les actionnaires de réduire les effectifs de Xfera de 600 à 150 employés.La deuxième solution, plus radicale, serait de céder Xfera à France Télécom, et sa filiale Orange. En effet, le groupe dirigé par Michel Bon était à l’origine candidat à une licence UMTS en Espagne, avant de se faire damer le pion par Xfera au printemps 2000.Les trois autres licences avaient, pour leur part, échu aux opérateurs mobiles existants sur le marché ibérique, à savoir l’opérateur historique Telefonica, Airtel et Amena.

22,7 millions d’abonnés mobiles

Interrogé à ce sujet, France Télécom n’a pas souhaité commenter l’information du quotidien ABC, sans démentir le fait qu’il était toujours intéressé par l’obtention d’une licence UMTS en Espagne. En effet, la péninsule ibérique est le cinquième marché européen de la téléphonie mobile (22,67 millions d’abonnés au 30 septembre 2000) juste derrière la France.De plus, France Télécom n’est pas un inconnu en Espagne puisqu’il détient déjà 69 % du capital de l’opérateur fixe Uni2. Ce dernier revendiquait 907 000 clients au 30 juin 2001, et un chiffre d’affaires de 130,3 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année.

Possible veto de Vivendi

Cependant, les obstacles ne manquent pas pour France Télécom. Le groupe français devra d’abord obtenir le feu vert du gouvernement espagnol, lequel pourrait être tenté de protéger l’opérateur historique, Telefonica, contre le renforcement du numéro deux européen du secteur des télécommunications en Espagne ?” le chiffre d’affaires 2000 de France Télécom est 4,5 fois plus important que celui de Telefonica.Deuxièmement, la cession de Xfera à France Télécom dépendra de l’attitude de Vivendi Universal (maison mère de Cegetel). Selon ABC, les actionnaires de Xfera sont favorables à la candidature de France Télécom, hormis le groupe dirigé par Jean-Marie Messier.Troisièmement, France Télécom devra prendre le pouls des investisseurs avant d’officialiser sa candidature au rachat de Xfera. Le cours de l’action France Télécom a perdu 62 % de sa valeur depuis le début de l’année, du fait de l’endettement du groupe, qui atteignait 65 milliards d’euros à la fin juin 2001.De ce fait, l’opérateur regardera sans doute de près les comptes de Xfera. Le consortium a englouti 180 millions d’euros en dix-huit mois d’existence, et ses besoins en cash sont évalués à 810 autres millions d’euros, toujours selon ABC.

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Gérald Bouchez