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UMTS : Bercy et Cegetel campent sur leur position

Les discussions entre Bercy et Cegetel ne font que débuter. L’opérateur menace d’aller devant les tribunaux s’il n’obtient pas une réduction sur la facture. Mais Bercy refuse toujours de transiger sur le montant des licences.

” Même 2,5 milliards d’euros, cela nous paraît trop cher, 1,2 milliard d’euros serait raisonnable. ” Pour Philippe Germond, président de Cegetel et directeur général de Vivendi Universal, la question essentielle porte sur le montant que déboursera l’opérateur pour s’acquitter d’une licence UMTS. ” La position de l’ART est une bonne piste, précise-t-il. Payer les versements dus en 2001, attendre une période de cinq ans, puis verser le solde du montant les années qui suivent en proportion du chiffre d’affaires généré. Cette solution aurait en plus le mérite de permettre une troisième ou quatrième candidatures. “Au moment où Philippe Germond faisait, à Paris, cette déclaration à la presse, Jean-Marie Messier expliquait devant un parterre d’investisseurs new-yorkais, qu’il exigeait une remise d’un milliard d’euros sur la facture. Ces deux déclarations, quoique divergentes, permettent d’estimer la marge de man?”uvre que s’autorise Vivendi : pour 3,95 milliards d’euros, ils sont prêts à acheter la licence, mais ils préféreraient ne payer que 1,2 milliard d’euros. On les comprend, même si cela n’est pas très clair.Seulement, si Bercy s’est montré ouvert quant à un rééchelonnement des paiements, il se montre jusque-là réticent à modifier le montant total de la facture. Dans un entretien accordé au Figaro, ce mercredi, le secrétaire d’Etat à l’Industrie Christian Pierret a déclaré qu’il était ” prématuré d’évoquer une baisse du prix des licences de téléphonie mobile de troisième génération en France “. Cependant, il n’écarte pas le gel des paiements des redevances en 2002. ” C’est une possibilité parmi d’autres. Nous n’avons pris sur ce point aucun engagement “, précise-t-il.Même son de cloche dans l’entourage du Premier ministre. ” Il n’y a pas que le prix. Il y a plusieurs paramètres : la durée de la licence, l’échéancier et, bien sûr, le montant. Tout ça est ouvert à la discussion “, souligne-t-on.Mais Jean-Marie Messier et Philippe Germond n’en démordent pas. Ainsi, si un accord entre Bercy et Vivendi Universal n’était pas trouvé avant le 31 décembre sur le coût de la licence, Philippe Germond a réaffirmé la détermination du groupe à porter le débat sur la scène judiciaire. ” Ce n’est pas parce que nous avons payé les premiers huitièmes qu’il y a garantie de paiement dans le futur. Nous n’avons pas signé un contrat, mais un accord administratif qui prévoit un principe de proportionnalité permettant d’envisager une modification du prix si la valeur du bien vendu a évolué”, se justifie-t-il. Et de citer la chute des marchés boursiers, le retard pris par les constructeurs et le refus d’une cinquantaine de communes d’implanter les technologies UMTS sur leur sol.Vivendi Universal semble donc fermement décidé à faire pression sur le gouvernement. Le groupe est d’ailleurs sûr de son fait. Car, pour attribuer les troisième et quatrième licences vacantes, Bercy devra assouplir sa position et, surtout, baisser le montant de la note. En outre, Vivendi peut compter sur l’ART dont la position est proche de la sienne sur le sujet. Surtout, comme le rappelle Philippe Germond, que ” Bercy ne peut nous priver de la licence, c’est l’ART qui détient ce pouvoir “.

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Frantz Grenier (avec Reuters)