L’association UFC-Que choisir, qui fête cette année ses soixante ans d’existence, a annoncé le 29 novembre 2011 avoir déposé une plainte en justice visant sept acteurs du jeu vidéo en France. Trois distributeurs : Micromania, Game et Fnac Direct ; et quatre éditeurs : Codemasters, Warner Bros Interactive, THQ et Bethesda. Ces poids lourds se voient reprocher des « pratiques commerciales trompeuses s’agissant de l’information relative aux codes à usage unique d’accès à certains éléments du jeu ».
Autrement dit, l’association de défense des consommateurs reproche l’usage des codes d’activation qui nuisent, notamment, à l’utilisation d’un jeu entre plusieurs utilisateurs dans le cadre familial ou à la vente d’occasion de certains titres, pour lesquels il est parfois nécessaire de repayer un droit d’accès en plus du prix d’achat du jeu. D’après UFC-Que choisir, le prix moyen d’un code de réactivation est de huit euros.
Par ailleurs, hors du cadre de la plainte, l’UFC-Que choisir déplore « les jeux truffés de bugs », ce qui lui fait dire que « les éditeurs ne jouent pas le jeu » en proposant des produits qui ne sont pas finis. Idem pour la connexion Internet obligatoire pour l’activation des jeux, même pour la partie solo.
Systématiser les enquêtes
En plus de cette action en justice, l’association a demandé à la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) de se saisir de ce dossier et « d’effectuer une enquête approfondie pour déterminer l’ampleur des problèmes (fréquence et gravité) rencontrés par les consommateurs (bugs et problèmes de connexion) ».
L’arrivée de la DGCCRF sur ce dossier devrait permettre de rendre systématiques les enquêtes et la recherche de problèmes. Car l’UFC-Que choisir fonctionne grâce aux retours des consommateurs. Elle n’a donc qu’une vision parcellaire de la situation. En l’occurrence, son action repose sur un appel à témoins qui a pris en compte 560 réponses, pour n’en retenir que 459 au final. Des chiffres toutefois suffisants pour un premier aperçu. Il était temps.
Site Web de l’UFC-Que choisir
Premiers pas
Car ce fonctionnement n’explique pas – bien au contraire – que l’association semble tout juste découvrir ces problèmes. Pire encore, l’importance que revêt le jeu vidéo paraît nouvelle à ses yeux, non seulement en tant que moyen de divertissement mais aussi en tant que bien de consommation. Une relative ingénuité qui aboutit parfois à quelques raccourcis, à des abus de langage ou à des analyses tronquées.
Sans dévoiler sa stratégie pour le futur (et mieux vaut tard que jamais), l’UFC-Que choisir a d’ores et déjà indiqué que ces actions n’étaient pas les dernières dans le domaine et qu’elle systématiserait à l’avenir la protection des intérêts des consommateurs, de plus en plus nombreux, que sont les joueurs.
On peut sourire de cette prise de conscience tardive d’une des principales entités de défense des consommateurs français. Pour autant, ce sont des combats justes, face à des problèmes ou abus avérés, et qu’il était temps de mettre le holà à certaines pratiques d’éditeurs de plus en plus enclins à verrouiller leurs jeux, privant les utilisateurs de droits essentiels, sous prétexte de lutter contre le piratage et l’érosion (supposée) des ventes.
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