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Ubisoft devient le premier acteur majeur du jeu vidéo à intégrer les NFT dans un de ses titres

L’entreprise française va proposer des « Digits », des objets uniques pour ses titres phares, que les joueurs pourront collectionner et éventuellement revendre plus tard. Un premier pas dans la blockchain qui ne fait pas l’unanimité, loin de là.

Ce n’est encore qu’une bêta, mais elle montre l’intérêt d’Ubisoft pour la blockchain. Dès demain, les joueurs de Ghost Recon Breakpoint pourront collecter un fusil tactique pas tout à fait comme les autres. Il s’agit en effet d’un NFT, un objet cosmétique disponible en un nombre limité d’exemplaires, qui auront tous un numéro de série unique, affiché sur l’une de leurs textures et visible durant la partie.

Ces éléments cosmétiques, qu’Ubisoft nomme « Digits », sont accessibles depuis Quartz, une nouvelle place de marché associée à un portefeuille crypto qui permettra d’acquérir et de gérer ses NFT.
Elle présente pour le moment trois objets pour Ghost Recon Breakpoint. Un fusil, donc, accessible gratuitement aux joueurs d’au moins niveau 5, et deux autres pièces d’équipement réservés à des gamers beaucoup plus investis (un pantalon accessible à partir de 100 heures de jeu et un casque accessible à partir de… 600 heures).
L’idée ici, c’est d’éviter ainsi la spéculation autour de ces objets, et de les réserver avant tout aux plus grands fans de la franchise.

Pour faire fonctionner tout cela, Ubisoft s’est appuyé sur la blockchain de Tezos et non Ethereum, traditionnellement utilisée pour forger des NFT. La raison ? Tezos serait plus écolo, car elle utilise la « preuve d’enjeu » pour valider les transactions.
En substance, cette technique permet d’éliminer le minage (la « preuve de travail ») introduit par Bitcoin et toujours utilisé par Ethereum, qui est extrêmement gourmand en énergie et donc néfaste pour l’environnement.
D’après Ubisoft, la consommation d’énergie de Quartz serait ainsi « égale à celle d’une base de données classique ». L’éditeur a par ailleurs annoncé qu’il communiquerait publiquement sur l’impact environnemental de cette initiative.

Tous les Digits pourront ensuite être revendus par leur possesseur s’il le souhaite, sur les places de marché Rarible et Objkt, contre des Tezos. Ils garderont cependant la « trace » indélébile de chacun de leur propriétaire.

Une initiative mal accueillie

Ubisoft fait ainsi plusieurs promesses : les objets acquis sous forme de Digit pourront vivre « en dehors de son écosystème » et pourquoi pas, un jour, être réemployés dans d’autres jeux, qu’ils soient ou non édités par l’entreprise française. Les joueurs pourraient aussi monétiser le temps passé sur leurs titres préférés, en revendant au plus offrant les objets uniques qu’ils ont acquis.

Ces ambitions n’ont pas semblé convaincre les joueurs. Il suffit de se rendre sur la page de la vidéo YouTube de l’annonce pour s’en rendre compte : Quartz a été très fraîchement accueilli, avec quelques 800 « likes » contre plus de 6 000 likes pour un commentaire qui dit simplement « Vous êtes chanceux que les gens ne puissent plus voir le nombre de dislikes » !

Beaucoup y voient de l’avidité de la part de l’éditeur, mais craignent aussi de voir le secteur du jeu vidéo se transformer un jour en un gigantesque casino, où l’on jouera moins pour se divertir que pour gagner quelques pièces de monnaie numérique.

Ubisoft n’est en tout cas pas le seul grand nom du secteur à s’intéresser de près aux NFT. Electronic Arts réfléchirait notamment à les intégrer à son jeu de foot Fifa, tout comme Square Enix, célèbre pour ses franchises Tomb Raider et Final Fantasy.

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Eric LE BOURLOUT