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Uber sans voiture autonome, une erreur pour son ancien patron Travis Kalanick

La nouvelle direction avait décidé de mettre fin au développement d’une voiture autonome, chère à Travis Kalanick. Le cofondateur et ancien PDG d’Uber a fait part de son regret suite à l’abandon du programme, qui aurait pu propulser la société selon lui.

À l’heure où Waymo est en train de s’installer dans la Silicone Valley, l’ancien PDG d’Uber regrette : « Écoutez, [la nouvelle direction] a mis fin à notre projet de voiture autonome. À l’époque, nous étions peut-être derrière Waymo, mais nous étions probablement en train de les rattraper, et nous allions les dépasser rapidement… ». Mercredi dernier, lors du Abundance Summit, l’entrepreneur est revenu sur l’abandon du projet de voiture autonome chez Uber, après cinq ans d’effort et plus de 2,5 milliards de dollars engloutis. Pour lui, avoir un service de covoiturage autonome serait formidable.

La nécessité de faire de Waymo un partenaire

En 2020, Uber n’a pas jeté à la poubelle son projet, mais l’a vendu au rabais à une autre société, du nom d’Aurora. Un changement radical de stratégie survenu trois ans après la démission forcée de Travis Kalanick en juin 2017, suite à une série de controverses et de scandales. Aujourd’hui, en vue de la croissance de Waymo, l’idée qu’Uber soit sur la touche fait tache. Ce n’était pas le cas jusqu’à présent, alors que le développement de la voiture autonome était plutôt vu comme une perte colossale de trésorerie. Travis Kalanick a pourtant bien raison de souligner le risque que cela représente pour Uber aujourd’hui. Si Waymo décidait de ne passer par aucun intermédiaire pour la réservation de ses voitures, le service de VTC aurait une nouvelle concurrence de taille.

On est encore loin de la dominance des voitures autonomes sur les VTC traditionnels aux États-Unis, mais Waymo s’ouvre à de plus en plus de villes (Austin, San Francisco, Los Angeles, Phoenix) et teste de nouvelles zones, comme à Las Vegas et San Diego. Miami devrait arriver dans un futur proche également, comme l’État du Michigan avec la ville de Détroit, voire l’État de New York. Pour s’ouvrir à de nouvelles villes, Waymo envoie d’abord plusieurs exemplaires de ses voitures et leur intègre de vrais conducteurs, pour un apprentissage des routes sans problème.

Au cours de l’année 2024, Waymo a également signé deux nouveaux contrats pour peaufiner sa flotte de véhicules. Le premier concerne Zeekr (une jeune marque du groupe Geely) pour la production d’un van électrique, et le second n’est autre que Hyundai, avec l’intégration des technologies autonomes dans les Ioniq 5, attendus à la fin de l’année. Après l’échec de son rachat de la startup Wiz pour 23 milliards de dollars, la maison mère de Waymo, Alphabet (Google), décidait de se tourner vers « ses autres paris » et parmi eux, Waymo.

Chez Uber, malgré une croissance de 19 % de son chiffre d’affaires, l’année 2024 fut décevante en matière de bénéfice d’exploitation, et l’entreprise se prépare sérieusement à l’arrivée des robotaxis. En parallèle à Waymo, Tesla vise 2026 pour la production de son Cybercab. Naturellement, Uber compte être la plateforme de réservation de ces nouveaux services. « Notre performance a été alimentée par une innovation et une exécution rapides sur de multiples priorités, y compris l’énorme opportunité présentée par les véhicules autonomes. Nous entrons en 2025 avec une dynamique claire et continuerons à être implacables face à notre stratégie à long terme », expliquait le mois dernier son CEO, Dara Khosrowshahi.

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Source : Tech Crunch