Les taxis n’ont pas fini d’entendre parler de Uber. La start-up américaine spécialisée dans la location de voitures de tourisme (VTC) vient en effet de boucler un tour de table de 1,2 milliard de dollars, valorisant l’entreprise à 17 milliards de dollars. L’argent a été levé auprès de fonds d’investissements, fonds spéculatifs et sociétés de capital-investissement, comme le précise l’entreprise dans une note de blog. A ce prix la start-up, créée en 2009 à San Francisco, vaut une fois et demie le loueur de voitures américain Hertz (12,41 milliards), et près de trois fois le loueur Avis (6,33 milliards de dollars). Ce n’est pas non plus très éloigné de Twitter, qui pèse autour de 19 milliards de dollars.
Et ce n’est pas fini. La valorisation d’Uber pourrait encore grimper puisque l’entreprise, fondée par deux trentenaires de la Silicon Valley, Travis Kalanick et Garrett Camp, envisage un nouveau tour de table de 200 millions de dollars. « Nous nous développons vite (…) c’est sans précédent! C’est rare », assure le directeur général Travis Kalanick, dans un entretien au Wall Street Journal publié vendredi dernier. Uber ne publie pas de chiffre d’affaires mais son patron indique que les revenus doublent tous les six mois. Dans sa note de blog, Uber estime, par ailleurs, créer 20.000 emplois tous les mois à travers le monde.
Des actionnaires prestigieux
Cette croissance séduit de grands noms. Lors du dernier tour de table ont pris part les fonds BlackRock, Fidelity Investments et Wellington Management, ce qui donne une allure de Who’s Who à l’actionnariat de la startup: avant cette levée d’argent frais, Uber comptait déjà comme actionnaires le géant de l’internet Google, via son fonds Google Ventures, la prestigieuse banque d’affaires Goldman Sachs ou encore Jeff Bezos, le patron du mastodonte de l’e-commerce Amazon. La plupart d’entre eux espèrent gagner le jackpot si Uber, qui emploie un millier de personnes et ambitionne de se diversifier pour devenir un grand groupe de logistique, venait à entrer en Bourse.
Mais l’ascension de Uber ne se fait pas sans heurts. La startup, qui s’est attaquée au secteur très réglementé des taxis, se retrouve au cœur de plusieurs polémiques. La ville de New York s’est par exemple longtemps opposée à l’utilisation par les taxis de son application à cause notamment de son système de tarification, qui ne correspond pas au prix fixé par le compteur obligatoire dans ces véhicules. Mais la municipalité a approuvé récemment un programme pilote permettant de dénicher un taxi via une application internet.
En Europe, le service de covoiturage urbain d’Uber fait l’objet de recours dans plusieurs pays. En France où les relations sont tendues avec les taxis, le gouvernement a gelé les immatriculations de nouvelles VTC. Les syndicats de taxis européens appellent à une journée de manifestations dans plusieurs capitales le 11 juin pour protester contre la concurrence « déloyale » des VTC. « Le lobby des taxis met la pression sur les pouvopirs publics dans les villes où nous nous installons pour étouffer la concurrence », répond Travis Kalanick.
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