Depuis les élections américaines de 2016, les publicités politiques occupent le débat aux États-Unis. Certains représentants du peuple reprochent à Facebook et Twitter de servir d’organes de propagande en laissant des institutions politiques cibler des catégories de population avec des messages parfois discutables. Souvent interrogé sur ce sujet, Mark Zuckerberg s’est toujours opposé à l’idée de les interdire au nom de la liberté d’expression ce qui a, évidemment, réuni de nombreuses personnes contre le PDG de Facebook.
En plusieurs tweets, le fondateur et PDG de Twitter Jack Dorsey a planté un joli coup de couteau dans le dos de Facebook mercredi soir. Son réseau social va interdire la diffusion de publicités politiques.
We’ve made the decision to stop all political advertising on Twitter globally. We believe political message reach should be earned, not bought. Why? A few reasons…🧵
— jack⚡️ (@jack) October 30, 2019
Dorsey tacle Zuckerberg
La décision de Twitter ne peut qu’être reçue positivement. Comme l’explique Jack Dorsey, le débat autour des publicités politiques a pris une tournure sale puisqu’il implique de l’argent. À l’heure des fake news, Twitter préfère diminuer son chiffre d’affaires et s’éloigner du problème. Vérifier chaque publication engage le réseau social a une trop grande responsabilité et Twitter pense que ce n’est pas son rôle. « Un message politique mérite d’être vu quand des personnes décident de suivre un compte ou de le retweeter. Payer pour augmenter sa diffusion retire ce choix […]. Nous pensons que ce genre de décision ne devrait pas être compromis par l’argent. »
Preuve que Twitter se place définitivement en anti-Facebook, Jack Dorsey a même pris le temps d’ironiser sur les propos de son meilleur ennemi Mark Zuckerberg. Selon lui, prétendre travailler dur pour empêcher la manipulation politique et fermer les yeux quand on nous tend de l’argent n’est « pas crédible ». Le patron de Facebook reconnaîtra sûrement les propos qu’il a tenu il y a quelques jours à l’université de Georgetown.
For instance, it‘s not credible for us to say: “We’re working hard to stop people from gaming our systems to spread misleading info, buuut if someone pays us to target and force people to see their political ad…well…they can say whatever they want! 😉”
— jack⚡️ (@jack) October 30, 2019
Le 15 novembre, Twitter publiera ses nouvelles règles. Jack Dorsey explique par exemple que si une publicité pour un candidat à la présidentielle ou en faveur d’une idée précise sera interdite, Twitter ne s’opposera pas à des messages de prévention pour inciter les gens à aller voter. On attend désormais la réponse de Facebook qui, lors de la publication de ses derniers résultats financiers le même jour, semblait toujours aussi déterminé à proposer des publicités politiques au nom de la liberté d’expression. Il sera aussi intéressant de découvrir l’impact financier qu’auront ces publicités disparues sur les prochains résultats de Twitter.
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