Depuis quelques heures sur Twitter, le hashtag #sarkocensure monte irrésistiblement. Et pour cause : après l’arrivée de Nicolas Sarkozy sur le site de micro-blogging, au moins cinq comptes parodiques, se moquant du chef de l’Etat, ont été suspendus.
L’association Internet sans frontières s’est émue de cette « censure politique opérée par ce réseau social à moins de 62 jours de l’élection présidentielle française ». Premier compte à avoir été bloqué : @_nicolassarkozy, qui existait depuis septembre 2010. Plus récents, @mafranceforte, @fortefrance et @SarkozyCaSuffit ont également été « suspendus » par Twitter.
@Kaboul_fr, qui se cachait derrière le compte @_nicolassarkozy, a demandé des explications à Twitter, qui a répondu avoir « reçu un rapport valide selon lequel le compte @_NicolasSarkozy est engagé dans une usurpation d’identité non parodique. »
Pour lire la réponse de twitter concernant la suspension de notre fake Sarkozy : bit.ly/wETxjY #sarkocensure
– Kaboul.fr (@kaboul_fr) February 20, 2012
Une usurpation d’identité difficile à justifier, tant les tweets envoyés par ce faux Sarkozy étaient improbables. Pour Nicolas Princen, chargé de la campagne Web de Nicolas Sarkozy, interrogé par France Inter, il s’agissait pourtant d’un besoin de clarté : « Il était difficile pour l’internaute de trouver le vrai compte de Nicolas Sarkozy, c’est au service de la lisibilité et de la clarté que cela a été fait, pour en quelque sorte protéger son nom. Il n’y a aucun cas de censure là-dedans, c’est Twitter qui décide. »
N. Princen ne dit pas s’opposer aux comptes parodiques, seulement à ceux qui reprennent exactement le nom de son champion. Et réfute être à l’origine de la suspension des autres utilisateurs Twitter comme @mafranceforte. Il se réfère aux usages en vigueur sur Twitter, qui permettent les comptes parodiques… mais qui imposent aussi certaines règles à leurs administrateurs. Notamment « que le nom d’utilisateur ne doit pas être exactement le même que le sujet de la parodie […] ».
Sur Twitter, la révolte gronde
Pas sûr en tout cas que ces suppressions servent le candidat UMP sur Twitter… Car depuis la fermeture des profils incriminés, des dizaines d’autres comptes parodiant le nom de Nicolas Sarkozy ont fait leur apparition. Par ailleurs, une opération menée par le bloggueur Olivier Laurelli, alias Bluetouff, connaît également un grand succès : de nombreux « twittos » changent leur avatar pour afficher un Nicolas Sarkozy affublé d’un nez rouge, tout en dénonçant la « censure ». Nom de l’opération : #OPClownSarko. La campagne promet d’être chaude.
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