Encore un mauvais coup pour la liberté d’expression et le rôle que peuvent jouer les réseaux sociaux dans la diffusion de l’information et l’organisation de mouvements contestataires ? On peut en tout cas le craindre. Dans un post sur son blog officiel, Twitter, qui, annonce gérer 1 milliard de tweets tous les quatre jours, explique qu’il va mettre en place un système de censure du contenu des micromessages publiés sur son service.
La censure ne se fera pas sur tout le contenu et dans tous les pays, mais bien à la demande (d’un particulier, d’une société ou d’une entreprise) et sur certains contenus spécifiques. Une demande qui sera étudiée par Twitter avant d’être satisfaite, lit-on. Il voit les choses de manière positive, précisant que cette nouvelle politique permettra au site de microblogging d’être présent dans plus de pays, où la liberté d’expression a des limites. La société cite habilement deux pays qu’on associe pas immédiatement à la censure : la France et l’Allemagne.
En effet, ces deux pays « interdisent les contenus pronazis », il est donc nécessaire de filtrer, en conclut-on chez Twitter. Un exemple qu’il est difficile de prendre en défaut. D’autant que Twitter précise qu’en cas de censure, celle-ci sera explicitée. Un message indiquera ainsi « Tweet withheld » ou « @Username withheld », en lieu et place du tweet incriminé. Par ailleurs, Twitter a déclaré que les demandes de censure seront affichées sur une page dédiée du site Chilling Effects, projet conjoint de l’Electronic Frontier Foundation et d’universités américaines, dont le but est d’informer les webcitoyens de leurs droits.
La censure sur le Web n’en est pas à ses débuts, Google a déjà dû caviarder le résultat de ses recherches. Mais la position de Twitter pose une fois encore la question : peut-on tolérer une petite entorse à la liberté d’expression de quelques-uns si cette entorse permet au plus grand nombre d’avoir accès à cette même liberté d’expression ? Une question complexe, à laquelle Twitter a répondu, en ayant également ses intérêts économiques en tête, c’est certain.
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