Une soixantaine d’associations de défense des droits de l’enfant réclament le blocage de Twitter. La coalition annonce avoir saisi l’Arcom (Autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) pour exiger la mise en demeure du réseau social.
« Nos associations ont constaté la présence sur Twitter de très nombreuses images et vidéos pornographiques, susceptibles d’être vues par des enfants. […] Se trouvent également sur ce réseau social grand public des vidéos pornographiques zoophiles, et d’autres mettant en scène des personnes ou des personnages mineurs », explique le communiqué publié ce lundi 29 août 2022.
Pour justifier le blocage, les associations s’appuient sur l’article 227-24 du Code pénal. L’article interdit de diffuser des contenus pornographiques si ceux-ci risquent d’être vus par des mineurs. Le Code pénal précise que la mise en place d’un système dans lequel l’internaute doit indiquer « s’il est âgé d’au moins dix-huit ans » n’est pas suffisante pour éviter des sanctions.
En se basant sur cet article du Code pénal, l’Arcom a auparavant saisi la justice pour réclamer le blocage de PornHub, Xvideos, Tukif, xHamster et Xnxx en France. L’entité souhaite que les FAI bannissent ces sites porno de l’Hexagone pour infraction. Les sites n’ont en effet pas mis en place de nouvelle méthode de vérification de l’âge du visiteur. L’Arcom a récemment réassigné plusieurs opérateurs devant la justice. Ils devraient comparaître le 6 septembre 2022 devant le tribunal judiciaire de Paris.
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Des contenus « d’une violence absolument extrême » pullulent sur Twitter
Interrogé par nos confrères de Franceinfo, Thomas Rohmer, directeur et fondateur de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (Open), assure que « les contenus qui sont publiés sont d’une violence absolument insoutenable ». Le responsable rappelle par ailleurs qu’un enfant de 13 ans est libre de créer un compte sur Twitter. Il risque donc d’être exposé à des contenus inappropriés.
« Tous les enfants et tous les adolescents ne vont pas tomber sur ces contenus. Mais il y a des lois de protection de l’enfance qui sont en vigueur dans notre pays. Et on en a un peu assez que les plates-formes de type Twitter les piétinent allègrement », déclare Thomas Rohmer.
Avant d’exiger cette mise en demeure, les associations sont entrées en contact avec Twitter. Malheureusement, les réponses de Twitter France ont été jugées insuffisantes. Les responsables français n’ont pas répondu aux questions des associations. Ils se sont contentés de les rediriger vers l’hébergeur irlandais, souligne le communiqué.
Saisi par l’association, l’Arcom s’est engagé à « instruire » la demande. Si l’autorité venait à mettre en demeure la plate-forme, Twitter disposerait d’un délai de 15 jours pour se conformer à la loi.
Ce n’est pas la première fois que Twitter est épinglé pour la présence de contenus pornographiques. En mai dernier, la Cofrad (Conseil Français des Associations pour les Droits de l’enfant) et l’OPEN, deux des associations ayant saisi l’Arcom, ont publié une tribune sur le sujet. Les deux organismes réclamaient déjà « la suspension temporaire des réseaux sociaux qui ne respectent pas les textes législatifs de protection de l’enfance ».
Notez que Twitter interdit formellement des « médias montrant des violences et/ou agressions sexuelles ». Le réseau social bannit aussi « les photos ou vidéos intimes d’une personne réalisées ou diffusées sans son consentement » et « tout contenu qui présente ou promeut l’exploitation sexuelle d’enfants ». La plate-forme accepte par contre, sous certaines conditions, des médias pornographiques. Les conditions d’utilisation de Twitter n’interdisent à aucun moment le porno.
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Source : COFRADE