L’information est presque passée inaperçue de ce côté-ci de l’Atlantique et n’a guère plus été commentée de l’autre côté de l’Océan. Le 17 février dernier, Twitter a vendu les droits d’utilisation des données générées par ses utilisateurs à deux sociétés, l’une américaine, Gnip Inc., l’autre anglaise, DataSift. C’est ce qu’annonçait Reuters dans un article publié hier, jeudi 1er mars. Un rapide passage sur le site des deux sociétés confirme la nouvelle.
Suivants, suiveurs, tous vendus
Twitter a bel et bien vendu le droit à ces entreprises d’analyser les archives de tous les tweets produits et les données basiques des utilisateurs. Gnip pourra proposer à ses clients de faire leurs emplettes dans les posts des trente derniers jours. A raison de près de 250 millions de tweets par jour, on imagine qu’il y a une belle mine d’informations à trouver dans tous ces liens, toutes ces photos et tous ces messages partagés entre amis, followers, personnes avec des centres d’intérêts communs, rediffusant les contenus qu’elles apprécient, etc.
DataSift va plus loin. Il proposera à ses clients pas moins de deux ans d’activité. Une base incroyablement riche de données personnelles qu’on confie pourtant à Twitter et au monde sans trop s’en soucier. Sous forme de packages, qui regrouperont des tweets sur des sujets bien spécifiques, et même selon des zones géographiques précises, ces informations seront donc vendues. Rob Bailey, PDG de DataSift, déclarait ainsi à Reuters que « 700 sociétés sont sur une liste d’attente pour utiliser cette offre ».
Intelligence mercatique
Ces packages de données contextualisées permettront à des sociétés, qui les auront achetés, de savoir ce que des personnes d’un département ou d’une région pensent de leurs produits. Ce sera également un moyen d’avoir un retour à grande échelle par rapport à une campagne de publicité ou à une gestion de crise.
C’est de l’intelligence marketing extrêmement précise, heure par heure, en temps réel. Un commerce de données en toute impunité, le plus affligeant étant, comme le précise Rob Bailey, que « les seules données que nous fournissons sont publiques » et elles ne sont pas vendues pour de la publicité ciblée, « je ne sais même pas comment cela pourrait fonctionner », avance-t-il.
Comment y échapper ?
En définitive, la seule solution pour échapper à cette surveillance est, une fois encore, d’utiliser les réglages de vie privée au plus strict et d’effacer ses tweets, puisque dans ces deux cas, les informations ne seront pas vendues. La seule chose rassurante est que les sociétés clientes veulent des données agrégées, pour dresser des tendances, elles ne désirent pas suivre ce qu’une personne en particulier pense. Vos données seront noyées dans la masse. Voilà une piètre consolation…
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