À mesure que les mois passent, la valeur de Twitter n’en finit pas de chuter. Selon le gestionnaire de fonds Fidelity, le réseau social ne vaudrait plus qu’un tiers du prix payé par Elon Musk en octobre 2022. De 44 milliards de dollars, la plateforme ne pèserait plus, sept mois plus tard, qu’une quinzaine de milliards de dollars. Ce fonds a réduit, pour la troisième fois, la valeur de sa participation dans l’entreprise, nous apprend Bloomberg, mardi 30 mai. En mars dernier, le patron de la plateforme de micro-blogging avait déjà expliqué à ses employés que l’entreprise ne valait plus que 20 milliards de dollars, soit moitié moins que sa valeur d’octobre dernier.
Cette fois, ce chiffre est tombé à 33 % du prix d’achat d’Elon Musk, selon Fidelity. Nos confrères soulignent que le fonds n’a pas expliqué comment il était parvenu à cette nouvelle évaluation. En tant qu’investisseur, il pourrait avoir reçu des informations non publiques de la part de Twitter (à télécharger ici). Cette nouvelle n’est néanmoins pas surprenante, les comptes du réseau social étant dans le rouge depuis des mois, et aucune des mesures prises par l’homme d’affaires n’ayant réussi à inverser la tendance, pour l’instant.
Un enchaînement de décisions controversées
Les problèmes ont commencé lorsqu’Elon Musk a pris certaines décisions controversées, à son arrivée à la tête du réseau social. Elles auraient fait fuir une partie des annonceurs de la plateforme, coupant dans les recettes publicitaires, son principal gagne-pain. Elon Musk s’est, d’abord, séparé de plus de la moitié de ses effectifs. L’entreprise est passée de 7 500 employés à moins de 2 000 salariés, avec une partie des employés en charge de la sécurité et de la modération des contenus qui aurait quitté le navire. Une enquête de la BBC, publiée début mars, montrait que l’entreprise ne serait plus aujourd’hui en mesure de protéger les utilisateurs contre les trolls. Elon Musk a ensuite effectué des choix controversés en matière de modération en rétablissent des comptes bannis, en relayant des propos complotistes, mais aussi en sortant, le 26 mai dernier, du code européen de bonnes conduites de l’Union européenne.
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Conséquence : les annonceurs, inquiets de cet environnement, ont préféré investir d’autres plateformes jugées plus sûres. Les recettes publicitaires de la plateforme se seraient effondrées de moitié, expliquait déjà Elon Musk en mars dernier. En France, les investissements publicitaires des entreprises sur Twitter auraient chuté de 80 % depuis le début de l’année, rapporte Le Figaro, le 27 mars dernier. L’homme d’affaires a d’ailleurs annoncé avoir recruté une aide de taille pour regagner le cœur des actionnaires : Linda Yaccarino, future directrice du réseau social, qui était en charge de la publicité chez NBC Universal.
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Autre problème : les tentatives d’Elon Musk pour diversifier son modèle économique, en développant notamment les abonnements, n’ont pour l’instant pas été récompensées. À la fin du mois de mars, moins de 1 % des utilisateurs mensuels de Twitter s’étaient, par exemple, inscrits à Twitter Blue, la version payante de l’abonnement du réseau social. Contacté par Bloomberg, Twitter n’a pas répondu à la demande de commentaires. Pour autant, malgré les mauvaises nouvelles qui s’abattent sur la plateforme, Elon Musk se serait enrichi ces derniers mois. Selon le « Bloomberg Billionaires Index » , un classement des 500 personnes les plus riches de la planète, sa fortune aurait augmenté de 48 milliards de dollars cette année, en grande partie grâce à la hausse du cours de l’action de Tesla.
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Source : Bloomberg