Les derniers chiffres sont tombés ! Selon le Simavelec, en 2010, il ne s’est vendu que 150 000 TV 3D en France, soit 1,7 % des téléviseurs. Un faible score certainement dû à un manque de véritable contenu, mais pas seulement. Les constructeurs ne semblent pas fixés sur la technologie à mettre en œuvre. La 3D active et ses lunettes hors de prix ? Ou la 3D passive ? La réponse se situe peut-être entre les deux…
En 2011, 10 % des téléviseurs vendus devraient être des modèles 3D. Une proportion qui passera à 17 % en 2012, puis à 31 % en 2013, avant que la 3D sans lunettes réussisse à voir le jour ? En attendant, le choix est assez limité. Si la 3D active reste la technologie dominante, on se demande si les fabricants ne sont pas en train de revoir leur copie, d’envisager le passage à la 3D passive, moins coûteuse pour les consommateurs et plus vendeuse pour eux.
Une 3D active peu attrayante
La 3D active se révèle, en effet, relativement onéreuse pour l’utilisateur, qui, en plus du téléviseur, doit investir dans des paires de lunettes 3D, vendues entre 79 et 149 euros l’unité (selon le modèle, la marque et le type de batterie), et parfois dans un petit module assurant la synchronisation entre les lunettes et le téléviseur. Un attirail qui finit par coûter très cher, surtout lorsqu’il faut équiper toute la famille.
Sans compter que les lunettes à obturateurs LCD sont fragiles, qu’elles peuvent tomber en panne et qu’elles doivent être rechargées après chaque utilisation (avec une pile ou en USB). Autant de détails enquiquinants qui finissent par constituer de véritables freins à l’adoption massive de la 3D.
Entre l’absence de contenus intéressants, le prix des lunettes et de l’émetteur, leur utilisation fastidieuse (branchement, synchronisation, angle de vision, rechargement, entretien, rangement, fragilité…) et la qualité d’image qui n’est pas mirobolante (atténuation de la luminosité, fléchissement des contrastes, chevauchement des images droite et gauche…), la 3D active n’a finalement rien de très attirant.
LG : vers une 3D passive avec résolution HD divisée par 2
Les fabricants ne l’avouent peut-être pas ouvertement, mais tous doivent en avoir conscience. Avec seulement 150 000 TV 3D écoulées l’an dernier, ils constatent que la 3D n’a pas connu le succès espéré. Et les points noirs, repérés précédemment doivent certainement, y être pour quelque chose. Voilà pourquoi certains commencent à plancher sur des technologies alternatives. Jusqu’à présent, seul LG avait commercialisé des téléviseurs 3D passifs (série LD950).
Des LCD compatibles 3D grâce à un « film » polarisant appliqué sur la surface de la dalle et permettant de filtrer les deux flux d’image (gauche et droite), affichés simultanément en demi-résolution. Principaux avantages de cette 3D passive : le faible coût des lunettes et le confort (pas de scintillements, ni de maux de tête, pas d’émetteur de synchronisation, etc.). Mais il y a un point qui fâche : la définition verticale est divisée par deux.
Et à l’heure où l’on ne parle que de Full HD 1080p et qu’on envisage déjà une 3D sans lunettes sur des écrans 4K, se satisfaire d’une demi-résolution paraît difficilement acceptable. Ce qui n’empêche pas LG de poursuivre dans cette voie, il prévoit de commercialiser quatre nouvelles gammes de TV 3D passives cette année. Elles seront estampillées « 3D Cinema » pour qu’on les distingue bien des modèles à 3D active. Quatre gammes avec, pour chaque téléviseur, quatre paires de lunettes polarisées incluses. Intéressant, non ?
Samsung réconcilie 3D passive et active
De son côté, Samsung a mis au point avec RealD, une technologie hybride baptisée « 3D RDZ », combinant 3D passive et 3D active. L’idée étant d’intégrer au téléviseur (et non plus aux lunettes) un filtre actif assurant le changement de polarisation et de fournir aux utilisateurs des lunettes polarisantes (donc passives) peu coûteuses.
L’avantage de la 3D RDZ sur la 3D passive de LG est qu’elle permet d’afficher une image 3D Full HD 1080p, qu’elle n’en modifie apparemment pas l’intensité lumineuse, qu’elle ne restreint pas l’angle de vision et qu’elle n’impacte pas la qualité d’image en 2D. Sans compter que, avec la 3D RDZ, il est aussi possible d’utiliser les lunettes passives (RealD) achetées pour le cinéma.
Cette technologie était présentée au CES, de Las Vegas. Et même si Samsung continue à soutenir mordicus qu’il mise sur la 3D active – normal, ses nouveaux téléviseurs exploitent cette technologie ! – et que le prix des lunettes actives va baisser – moins de 80 euros -, nous continuons de penser que tous ont déjà amorcé, dans un coin de leur tête et de leurs usines, le virage vers la 3D passive.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.