Prestataire. com, marketo. com, Trade-Match. com, mondus. fr, etc. , de plus en plus de sites Internet se présentent comme des plates-formes de mise en relation entre les entreprises. Leur principe est simple : offrir un espace de rencontre entre prestataires et acheteurs quel que soit leur secteur d’activité. Une nouvelle manière de trouver des prestataires qui permet de gagner un temps appréciable. “Une semaine après le lancement de l’appel d’offres, nous avions cinq réponses de sociétés différentes”, témoigne Emmanuel Devys, directeur d’Ouest Link Multimédia (20 personnes et 1,5 million de francs, 0,23 million d’euros, de chiffre d’affaires prévisionnel).
Chercher un imprimeur ou une SSII
Pour cette entreprise nantaise, spécialisée dans la conception de sites Internet et de services associés (référencement, net-marketing) la démarche est naturelle : “À la création de notre société, je me suis inscrit sur le site de marketo. com comme prestataire, mais également en tant qu’acheteur potentiel”, explique le directeur. L’appel d’offres concerne des travaux d’imprimerie pour le papier commercial de la société, les cartes de visite et autres invitations.
Pour 3. 2. 1 Auto, site d’information sur l’après-vente automobile, l’appel d’offres portait sur la partie dynamique du site web, dont la version finale sera lancée en juillet 2000. “Le gain de temps réalisable semblait intéressant. Plutôt que de contacter en moyenne un prestataire par semaine, en une seule semaine, grâce à Prestataire. com, nous avions nous aussi cinq propositions, raconte Pascal Viguié, PDG de la jeune société de cinq personnes et dont le chiffre d’affaires prévisionnel devrait atteindre 700 000 F (106 714 euros) pour la fin de l’année 2000. Nous avons parallèlement démarché des sociétés de manière traditionnelle. Une double approche qui nous a permis de comparer les services proposés. Sur le site de Prestataire. com, nous avons réalisé un appel d’offres simplifié : les estimations de trafic de notre site – un million de pages visitées à la fin de l’année – et la plate-forme technique que nous souhaitions : une solution basée soit sur Windows NT soit sur Linux-Apache. Nous avons également indiqué l’enveloppe que nous souhaitions y consacrer : un peu moins de 500 000 F [76 225 euros, Ndlr].” Au final, les travaux ne seront pas réalisés par une entreprise ayant répondu à l’appel d’offres de Prestataire. com, mais par la SSII Abrilog, démarchée de manière traditionnelle. “En revanche, nous sommes entrés en contact avec Cross Systems, qui a pris en charge la réalisation de la partie WAP de notre site et nous permet d’intégrer le bouquet de services WAP de SFR”, poursuit Pascal Viguié.
Quant à Ouest Link Multimédia, l’entreprise a confié la réalisation de ses travaux d’impression à l’imprimerie niçoise Euroffre. “Nous avons réalisé une économie de 4 000 F sur notre budget initial de 15 000 F”, se félicite Emmanuel Devys.
Quel que quoi le site choisi, les démarches sont à peu près identiques. Après s’être inscrite comme acheteur potentiel, l’entreprise remplit un appel d’offres type, peu détaillé, le budget pouvant ou non être indiqué, au choix de la société. “Il vaut mieux indiquer deux critères pour mieux cibler son prestataire : soit les délais et le budget, soit les spécificités techniques souhaitées et les délais. Cependant, signaler dès la première étape le budget permet d’éliminer un certain nombre de prestataires”, estime Pascal Viguié de 3. 2. 1 Auto. L’appel d’offres est ensuite transmis par e-mail aux prestataires référencés dans la base du site et qui présentent les compétences recherchées. Les coordonnées de ces prestataires sont ensuite envoyées à l’acheteur. Reste alors à rencontrer les entreprises et à poursuivre les démarches de manière tout à fait classique. “Les différences par rapport à une démarche traditionnelle sont minimes. Mais on peut toucher des entreprises dans la France entière et l’Europe”, reconnaissent les directeurs d’Ouest Link Multimédia et de 3. 2. 1 Auto. Quant aux coûts ils sont, dans la grande majorité des cas, nuls pour l’acheteur. Ce sont les prestataires qui payent à chaque fois qu’ils répondent à un appel d’offres. “Les sociétés intéressées répondent donc uniquement et précisément dans leur domaine de compétences”, remarque le directeur d’Ouest Link Multimédia.
Gain de temps, rencontre de nouveaux prestataires, si les avantages de ces services sont importants, encore faut-il convaincre les entreprises, dont beaucoup restent méfiantes vis-à-vis de l’achat ou des services sur Internet.
Convaincre en interne les différents services
“J’ai été alertée de l’existence de ce type de service par la chambre de commerce et d’industrie de Niort”, explique Monique Neau, responsable achat de Canam, constructeur d’ossatures métalliques pour les bâtiments industriels (220 personnes en France). “J’ai testé le site mondus. fr en lançant un appel d’offres sur un serveur Compaq ProLiant. Le résultat ne s’est pas fait attendre, puisque j’ai rapidement eu des réponses dont un contact particulièrement intéressant. Hélas, nous n’avons pas pu mener à terme nos négociations, le groupe étant réticent face à ce type de démarche. Il y a encore une certaine inertie dans les entreprises et une certaine crainte face à Internet, due à la dématérialisation des relations”, poursuit-elle. Principal obstacle : la multiplicité des sites et des offres. Il faut consacrer un certain temps pour identifier les sites spécialisés et pour évaluer la qualité du service proposé. “Quoi qu’il en soit ce sont des pistes que nous ne devons pas négliger, c’est l’évolution du métier d’acheteur. Il faut prendre le temps de se constituer une petite bible de sites de services, et convaincre peu à peu nos directions”, conclut Monique Neau.
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