Si la mairie de Paris veut « en finir avec l’anarchie » des trottinettes électriques en libre service, les acteurs qui composent ce marché tentent aussi de trouver quelques solutions pour palier le manque de civisme de leurs utilisateurs. C’est notamment le cas de Voi, l’un des derniers arrivés sur le marché parisien. L’entreprise scandinave a mis en place une mesure incitative pour encourager les utilisateurs de ses trottinettes à les stationner correctement.
Concrètement, lorsqu’il voudra finir sa course, un utilisateur Voi n’aura qu’à regarder son application pour repérer une zone de stationnement recommandée. S’il prolonge son trajet jusqu’à cette zone et qu’il y laisse la trottinette, il se verra automatiquement remboursé d’1€. Cette somme, qui pourrait paraître anecdotique, est en réalité assez conséquente puisque selon Lucas Bornert, DG France de Voi, le prix moyen d’une course à Paris est de 4€. Un comportement responsable pourrait donc permettre d’économiser 1/4 du prix du trajet moyen. « Nous partons du principe que si l’utilisateur fait la démarche de chercher un bon endroit pour garer sa trottinette, il ne va pas la jeter à l’arrivée mais la poser correctement », ajoute-t-il.
Objectif : 85% d’utilisateurs respectueux
Ces zones de stationnement n’ont pas été choisies au hasard. Voi s’est entendu avec la mairie de Paris (bien avant les mesures restrictives d’Anne Hidalgo) pour avoir accès à la base opendata.paris.fr et ainsi intégrer à son application les zones de parking des deux roues de la capitale. Pour le reste, il a fallu améliorer l’application mobile du service et faire en sorte qu’elle communique de manière plus précise avec le GPS de la trottinette. Ainsi, la société Suédoise espère que 80% à 85% des utilisateurs termineront leurs trajets dans ces zones appropriées.
A côté de cette mesure positive, Voi travaille également à une autre fonctionnalité, nettement plus punitive cette fois. A chaque fin de trajet qui ne se situe pas dans une zone indiquée, l’application Voi demandera systématiquement une photo à l’utilisateur, prouvant que celui-ci a bien garé sa trottinette. En cas d’enlèvement, s’il ne présente pas une photo prouvant sa bonne foi, il pourra se voir facturer le coût de l’intervention de la mairie de Paris. Facultative pour l’instant, cette fonctionnalité va devenir obligatoire dans les prochains jours.
Se positionner pour l’appel d’offre de la mairie de Paris
Le cas de Voi est relativement isolé, mais l’entreprise suédoise n’est pas seulement guidée par les bons sentiments. En effet, Lucas Bornert évoque « un dialogue permanent avec les services de la municipalité depuis le lancement du service en décembre dernier ». L’objectif ? Être en bonne position à l’automne lorsque la mairie de Paris lancera son appel d’offres. « Nous avons réduit notre flotte à 500 trottinettes, nous faisons en sorte que nos utilisateurs respectent leurs concitoyens, nous dialoguons sans cesse avec les autorités. Effectivement je pense que nous faisons tout le nécessaire pour gagner cet appel d’offres », conclut le DG France de Voi.
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