Le Nouvel Hebdo : Comment expliquez-vous que seules 3,5 % des communes de France se soient dotées d’un site internet ? Véronique Coste : Une des raisons centrales du retard pris par les collectivités locales est le tarif, encore prohibitif, appliqué par les web agencies. Leur offre de services n’est pas adaptée aux budgets des communes de moins de 2 500 habitants, c’est-à-dire celles qui présentent un sous-équipement caractérisé. En outre, les petites mairies ne disposent pas en interne des moyens requis pour procéder à la mise à jour de leurs sites : à titre d’exemple, un poste de webmaster n’est souvent pas envisageable, alors que le besoin est réel.Les élus locaux sont-ils sensibilisés aux enjeux d’internet ? Oui, ils le sont, et de plus en plus. Leurs difficultés s’expriment davantage en termes de moyens que de compréhension des apports de l’outil, même si certains élus de communes rurales restent peu sensibilisés au sujet. Dans les petites communes, l’école est souvent l’élément moteur. La demande d’équipement des groupes scolaires suscite, au sein du conseil municipal, une première prise de conscience.Quel impact les municipales ont-elles eu sur le marché d’équipement internet des collectivités locales ? Il est double. Tout d’abord, les élections municipales ont stoppé, depuis l’été 2000, les projets internet des collectivités locales, entraînant un retard en équipement. La raison : l’obligation légale de faire passer ces investissements dans les comptes de campagne, ce qui est absurde. J’ai d’ailleurs écrit à ce sujet au ministère de l’Intérieur. Mais fin mars 2001, les priorités budgétaires municipales seront revues par les équipes élues. Et l’étude de marché que nous avons réalisée met en évidence une volonté dinvestissement pour combler le retard. À cet égard, les élections municipales vont certainement servir de catalyseur.
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