Créée en 1996, l’agence web Business Interactif emploie 200 collaborateurs et compte parmi ses clients Airbus, Saint Gobain ou Suez. Son directeur technique estime que les technologies web ont aujourd’hui atteint une certaine maturité.1. Que reste-t-il des outils utilisés par les développeurs web au siècle dernier ?Pratiquement rien. Vers 1993-1995, lorsqu’on s’est efforcé de professionnaliser la production et de générer des pages dynamiquement, les développements s’appuyaient sur des CGI, qui ne permettaient pas une montée en charge suffisante. Le programme était exécuté chaque fois qu’un utilisateur accédait à la page et comme ces CGI géraient également la présentation, dès que celle-ci devait être modifiée, il fallait recompiler tout le programme. C’est vers 1997 que sont arrivés les langages “script “. D’abord utilisés pour gérer la présentation et le code “métier”, ils montrèrent rapidement leurs limites, en particulier en termes de maintenance. Au début 2000, les scripts furent peu à peu cantonnés à la prise en charge de la présentation, la partie “métier” étant gérée par des objets : COM+ dans le monde Microsoft, EJB dans l’univers Java. Ce changement a été porté par l’arrivée des serveurs d’applications, destinés à gérer la montée en charge et la disponibilité de ces objets.2. Quelles sont les grandes évolutions technologiques des deux dernières années ?En 2001, toujours dans un souci de productivité, on s’est mis à travailler avec des feuilles de style. Dans ce cas, la présentation n’est plus gérée par le script mais par des feuilles XSL qui viennent présenter les données XML issues des objets métier. Le gros avantage est qu’à partir d’un même contenu on peut générer des pages pour un site web, un téléphone mobile ou un assistant numérique personnel en changeant la feuille de style. Plus récemment, les web services ont introduit une approche très décentralisée. Ils facilitent le dialogue entre les différentes applications et ce, indépendamment de la plateforme technologique sur laquelle elles évoluent. Enfin notons que le marché des serveurs d’applications a connu une très forte concentration. Aujourd’hui, il reste peu d’acteurs majeurs : Microsoft, IBM, BEA, Oracle, Borland et les serveurs open source couvrent pratiquement l’ensemble du marché.3. Est-on arrivé à une certaine maturité ou tout peut-il être remis en question demain ?On peut faire confiance aux éditeurs de logiciels pour continuer à améliorer les technologies de développement. Mais sur le fond, je dirais que l’objectif est quasiment atteint. Avec des plateformes comme “.net” [chez Microsoft], on arrive aujourd’hui à une productivité pratiquement équivalente en développement web et en développement client-serveur, avec un déploiement beaucoup moins complexe, qui tient au fait que l’application réside sur le serveur. Autre avantage, les ingénieurs informatiques utilisent les mêmes mécaniques pour développer des applications traditionnelles et des applications pour le web. On a donc réussi à uniformiser les techniques de développement à avoir une même efficacité, sur le réseau des réseaux comme pour les applications traditionnelles.
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