Les appareils photo compacts à optiques interchangeables (appelés aussi hybrides) ont un défaut majeur par rapport aux reflex : la vitesse de mise au point. Olympus prétend aujourd’hui avoir corrigé cette faiblesse en présentant pas moins de trois nouveaux boîtiers les Pen E-P3, E-PL3 et E-PM1.
Concurrencer les reflex sur l’un de leurs derniers prés carrés
Olympus s’enorgueillissait de posséder l’autofocus le plus rapide du monde avec son E-5 – un reflex pro aux ventes confidentielles. La marque affirme cette fois avoir réalisé la même prouesse avec ses Pen. Le reflex est initialement avantagé : les décennies d’innovation ont poussé l’autofocus à détection de phase à la quintessence de ses possibilités c’est-à-dire la quasi instantanéité de la mise au point. Or avec son GH2, Panasonic avait prouvé l’an dernier que l’autofocus à détection de contraste de ces mini appareils pouvait en remontrer aux reflex. L’annonce d’Olympus ne semble donc être que la suite logique de l’amélioration de la technologie, laquelle va peut-être convaincre les acharnés du reflex que l’hybride a de sacrés arguments.
Un trio de choc
Trois voies d’amélioration ont été utilisées pour accélérer le processus : un processeur de traitement d’image plus performant (double cœur), un capteur d’image maison qui transmet plus rapidement les données à traiter. Et l’arrivée de nouvelles optiques dont la motorisation (baptisée MSC) est à la fois plus silencieuse et plus rapide. Il ne nous reste plus qu’à passer aux tests pratiques pour vérifier les promesses de la marque nippone.
Trois mousquetaires, une seule base technique
Pour présenter les appareils il faut parler de technique. Et cela va être simple puisque la base technique – capteur, processeur – est similaire entre tous les appareils : un capteur Live MOS de 12,3 Mpix stabilisé mécaniquement qui annonce tenir les 12 800 ISO (audacieux !) et un processeur d’image Truepic VI. Lequel processeur gère la vidéo en Full HD 1080i et le son en stéréo. En somme, un socle commun solide dont on apprécie qu’il pousse plus les ISO que les mégapixels.
Pen E-P3 : écran tactile pour l’appareil expert
Comme ses prédécesseurs E-P1 et E-P2, le Pen E-P3 représente le haut de gamme de la marque. Son design s’inspire largement de celui de ses aïeux et bien malin celui qui les différenciera au premier coup d’œil. Des trois nouveau-nés, il est le seul pourvu d’un écran tactile Oled de 610 000 points qui peut se substituer au déclencheur pour faire la mise au point et shooter. Un appareil au large gabarit, pour contenter les experts qui recherchent des appareils robustes. Il est le seul des trois appareils à avoir un flash intégré à la carrosserie.
Pen E-PL3 : l’écran orientable pour le grand public
Singeant Sony et ses NEX, Olympus reprend à son concurrent l’écran orientable et l’offre à l’E-PL3. Il ne dispose pas de la même définition (921 000 points chez Sony, 460 000 pour Olympus) mais la charnière semble plus robuste. Plus compact que son prédécesseur Pen E-PL2, il est aussi plus léger – 262 grammes nu, soit 55 grammes de moins.
Pen E-PM1 : l’appareil féminin ?
Avec son gabarit encore plus réduit que ses deux grands frères, le Pen E-PM1 est plus féminin. Vrai ou faux ? Faites-vous votre idée en regardant les visuels, mais c’est ainsi qu’Olympus France le présente. Doté d’un écran fixe de 460 000 points, il dispose d’une ergonomie encore plus simplifiée. Il sera disponible en pas moins de six coloris et sa compacité est équivalente à celle d’un Panasonic GF3. L’équation donne donc : « Très compact + simple + coloré = féminin ». Reste à savoir ce qu’en penseront les femmes.
Nouvelle optique de base, filtres artistiques, etc.
L’optique de base d’Olympus – un 14-42 mm F3.5-5.6 (équivalent à 28-84 mm) – se voit améliorée (moteur de mise au point) et relookée. Elle offre désormais un aspect plus luxueux avec un aspect métal plus valorisant.
Comme sur les anciennes générations de Pen, on retrouve des filtres artistiques, très réussis chez Olympus, pionner du genre, avec notamment un mode noir et blanc très contrasté doté d’un vrai caractère.
Deux optiques de plus pour le standard Micro 4/3
En marge de ces trois boîtiers il faut saluer l’arrivée de deux optiques : un très grand angle 12 mm F2 (éq. 24 mm) et un 45 mm F1.8 (éq. 90 mm). La première est une optique haut de gamme qui devrait s’afficher à 800 euros. Mais attention, c’est du sérieux : 100 % métal et verre, 100 % made in Japan, nouvel autofocus ultrarapide. Même motorisation mais une finition plus classique pour la seconde, adaptée au portrait et dont prix est pour l’heure inconnu.
Ces deux optiques s’ajoutent aux nombreuses autres de la catégorie micro 4/3 – plus de 20 entre Panasonic, Olympus et Voigtländer – qui font de ce système le plus richement doté de la compétition. A côté, les NEX de Sony paraissent presque tout nus avec leurs quatre optiques…
Les incohérences, les faiblesses
La première (petite) interrogation qui brûle les lèvres : pourquoi l’appareil expert, qui vise sans doute un public plus à même de développer numériquement ses images, est celui qui est doté du plus grand nombre de modes artistiques (10 en tout) ? Pourquoi les deux modèles d’entrée de gamme n’en ont que six ?
Et pourquoi diable ces deux modèles d’entrée de gamme n’ont-ils pas de flash intégré ? S’ils disposent, à l’instar des NEX, d’un flash externe livré avec l’appareil, pourquoi encombrer les novices avec un accessoire ? Dernier regret de cette analyse de fiches techniques : des définitions d’écran en dessous de ce que peux faire la concurrence (notamment les E-PL3 et E-PM1).
Si on ne connaît pas encore les prix des E-PL3 et E-PM1, on sait en revanche qu’ils arriveront début septembre pour le premier, dans courant de l’automne pour le second. L’E-P3 arrivera, lui, au mois d’août pour un prix très élevé de 849 euros…boîtier nu. Aïe.
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